Le Sénat propose un report rapide de l’âge de la retraite à 64 ans


La chambre haute juge qu’il y a urgence à agir, bien qu’Emmanuel Macron ait estimé que «les conditions ne sont pas réunies» pour relancer ce chantier.

Le Sénat, dominé par l’opposition de droite, a voté dans la nuit de vendredi à samedi en faveur d’un report progressif de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans, jugeant qu’il y a urgence. Dans son allocution mardi, Emmanuel Macron a estimé que «les conditions ne sont pas réunies» pour relancer le chantier de la réforme des retraites, qu’il a repoussé à 2022, autrement dit vraisemblablement à un autre quinquennat.

«Nous, on le fait», a lancé au Palais du Luxembourg René-Paul Savary (LR), corapporteur du projet de budget 2022 de la Sécu. Un amendement en ce sens a été adopté par 196 voix contre 134, au bout des discussions sur ce texte qui doit être voté dans son ensemble en première lecture mardi. L’amendement prévoit une conférence de financement réunissant les partenaires sociaux et chargée de formuler des pistes pour parvenir à l’équilibre financier des régimes de retraite à l’horizon 2030.

En l’absence d’accord, le texte prévoit l’entrée en vigueur à partir du 1er janvier 2023 d’une série de mesures, dont le report progressif de l’âge d’ouverture des droits à la retraite à 64 ans à compter de la génération 1966, et une convergence des régimes spéciaux avant 2032. Emmanuel Macron «est le seul président depuis trente ans à n’avoir rien fait» tandis que le Sénat a pris très régulièrement ses responsabilités, a estimé le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau.

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«On ne peut continuer à procrastiner»

Conçue comme l’une des grandes réformes du quinquennat Macron, la refonte du système des retraites a été interrompue début 2020 en raison de l’épidémie du Covid-19, après avoir provoqué d’importants mouvements sociaux. «On ne peut continuer à procrastiner comme l’a fait le gouvernement pendant cinq ans», a abondé la rapporteure générale Élisabeth Doineau (centriste). Mais, a répondu le secrétaire d’État Adrien Taquet, «nous avons une divergence sur le moment» et quelques divergences sur le fond. Il faut pour mener à bien une telle réforme une «situation sanitaire sous contrôle» et un «intense débat démocratique», autrement dit au moment de la campagne présidentielle.

«Dès 2022, il faudra pour préserver les pensions de nos retraités et la solidarité entre nos générations, prendre des décisions claires», a déclaré mardi le chef de l’État. Il s’agit selon lui de «repousser l’âge légal», «supprimer les régimes spéciaux en harmonisant les règles entre public et privé et en faisant en sorte qu’au terme d’une carrière complète, aucune pension ne puisse être inférieure à 1.000 euros». Mais aussi en «encourageant le travail au-delà de l’âge légal».



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