Le dernier défilé Dior sous le regard d’icônes féminines de l’art


Qu’ont en commun La Dame à l’Hermine de Léonard De Vinci, La Grande Odalisque d’Ingres ou la Jeune fille à la perle de Vermeer ? Toutes se retrouvent convoquées au défilé Dior automne-hiver 2022/23, qui s’est tenu ce mardi dans le Jardin des Tuileries. Dans un grand cube plongé dans l’obscurité, ces illustres visages de l’histoire de l’art recouvraient de toutes parts les murs écarlates, observant de leurs deux paires d’yeux les happy fews en train de prendre place.

Scénographie du défilé Dior, automne-hiver 2022-23 (vue extérieure)

Scénographie du défilé Dior, automne-hiver 2022–23 (vue extérieure)

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Cette galerie de portraits mutants, allant du XVIe au XIXe siècle, s’inscrit dans le projet The Next Era (La Prochaine Ère) de l’artiste italienne Mariella Bettineschi, auquel elle travaille depuis 2008. Prisonnières des regards qui se sont posés sur elles – pour ne pas dire male gaze – depuis leur création, ces figures féminines sont ici découpées, dédoublées et libérées du rôle auquel on les avait assignées : Vénus sensuelle, muse fidèle, modèle anonyme, personnage biblique… Elle-même ignorée au profit de ses confrères dans les années 1970, l’artiste invitée par la maison de couture leur offre ainsi une identité nouvelle, sans corps mais dotée d’une vision super-puissante. Notamment braquée sur un show qui cherche lui aussi, à sa façon, à questionner la représentation de la femme.

Sous l’impulsion de Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de Dior, la maison de mode accompagne en effet depuis plusieurs années ses grands messes d’œuvres d’artistes féminines et féministes (celui de février 2020 décoré des slogans lumineux du collectif Claire Fontaine est resté dans les mémoires). « Suspendue entre présent et futur », comme l’indique la marque, cette nouvelle collection revisite des silhouettes iconiques de l’histoire de la maison, à l’instar du fameux tailleur Bar créé en 1947, devenu ici imperméable et thermorégulateur. De même, les précieux escarpins imaginés par Roger Vivier en 1953 prennent des allures sportswear. Une manière de réviser les classiques de l’histoire de l’art comme de la mode. Pour mieux propulser la femme (vêtue de Dior) dans une « ère nouvelle » ?

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