L’art de vivre impressionniste à la Propriété Caillebotte


1. Flânerie en famille dans le parc

Des parterres de fleurs rouges tirés à quatre épingles, un cèdre bicentenaire, de grandes pelouses vertes sillonnées d’allées courbes… Dans cette luxueuse propriété yerroise acquise par son père, riche bourgeois parisien, Gustave Caillebotte dispose de 11 hectares pour étudier l’un des motifs clés de l’impressionnisme : le jardin comme lieu de villégiature ! Dès l’âge de 12 ans, il s’imprègne de ce vaste parc à l’anglaise comportant une villa blanche à colonnades, un kiosque oriental, un chalet suisse et une volière, ainsi qu’une ferme et une orangerie (aujourd’hui transformées en lieux d’exposition). Promenade dans les allées, lecture sous les orangers, séance de couture sur un banc… Entre 1875 et 1878, l’artiste y peint plus de 80 toiles paisibles aux cadrages photographiques, où des amis et membres de sa famille (sa mère, son frère, des enfants…) se détendent en plein air. Aujourd’hui encore, on peut profiter de ce superbe parc et y pique-niquer dans l’herbe. Un régal !

Gustave Caillebotte, « Le Parc de la propriété Caillebotte à Yerres », 1875 et le Casin de la Propriété Caillebotte

Gustave Caillebotte, « Le Parc de la propriété Caillebotte à Yerres », 1875 et le Casin de la Propriété Caillebotte

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Huile sur toile • 110 × 155 cm • Coll. particulière • © Christie’s Images Ldt/Bridgeman Images/Leemage et © Christophe Brachet

2. S’inviter dans les salons cossus des Caillebotte

De style néo-palladien, le Casin italien révèle au visiteur un décor chargé et luxueux, différent de la fraîcheur des scènes de plein air du peintre. Minutieusement réaménagé et remeublé comme à l’époque lors d’une vaste restauration en 2017, l’intérieur bourgeois néoclassique s’orne de lourds rideaux, de meubles en acajou et bronze doré et de fauteuils de style Empire, cher au père de Caillebotte. Au rez-de-chaussée, on découvre une salle à manger dotée d’un plancher de chêne, une table mise et un décor panoramique des jardins français (réédition par la manufacture Zuber d’un dessin de Pierre-Antoine Mongin), ainsi qu’une chaleureuse salle de billard aux murs rouges, reproduite par Caillebotte dans un tableau inachevé. À l’étage, un parcours rend hommage au peintre mais aussi à son père et à ses frères Alfred et Martial, férus de musique, d’architecture navale et de photographie – une discipline nouvelle dont on retrouve l’influence dans la modernité des cadrages de l’artiste, souvent décalés et audacieux !

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3. Canotage au fil de l’eau

L’activité favorite du peintre ? Glisser sur les eaux calmes et sinueuses de l’Yerres, une jolie rivière aux berges verdoyantes qui longe la propriété ! Sur cet affluent de la Seine, connu pour avoir également inspiré Corot et Claude Monet, l’artiste, passionné de nautisme, adore s’adonner avec ses amis à une activité très en vogue au XIXe siècle : le canotage. Sur de nombreux tableaux, il dépeint des hommes en tenue décontractée, coiffés de chapeaux de paille en forme de cloches, assis dans des embarcations effilées (de longs canots de bois appelés périssoires), pagayant sur des eaux miroitantes aux reflets gris perle ou vert lumineux… Un plaisir qu’il est toujours possible d’expérimenter en louant une barque les week-ends d’été !

Gustave Caillebotte, « Périssoires sur l’Yerres », 1877 et vue des barques sur les eaux de l’Yerres

Gustave Caillebotte, « Périssoires sur l’Yerres », 1877 et vue des barques sur les eaux de l’Yerres

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Huile sur toile • 88,9 x 116,2 cm • Coll. National Gallery of Art, Washington DC. • © Bridgeman Images/Leemage

4. Jardinage dans le potager

Lui-même doué en jardinage, Gustave Caillebotte aime flâner dans son potager de 5 000 m² (le triple de sa taille actuelle) ! Avec une précision documentaire, il représente à de nombreuses reprises l’alignement méticuleux des plantes séparées par un quadrillage ordonné. En 1877, il peint deux jardiniers en tablier, pieds nus et pantalons retroussés, s’appliquant à arroser de jeunes pousses. Derrière eux, il détaille une rangée de cloches à melon en verre, utilisées pour protéger les plantes et les semis du froid. Désormais entretenu par une association, le lieu se visite le week-end de mai à octobre. Au programme ? Une serre restaurée, des arbres fruitiers, une large variété de légumes anciens et de plantes aromatiques ainsi que de nombreux dahlias, fleurs préférées du peintre !

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Gustave Caillebotte, « Les Jardiniers », 1875-1877 et le potager de la Propriété Caillebotte

Gustave Caillebotte, « Les Jardiniers », 1875–1877 et le potager de la Propriété Caillebotte

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Huile sur toile • 112 × 85 cm • Coll. particulière • © Photo Josse/Bridgeman Images/Leemage et © Christophe Brachet

5. Baignade dans la rivière

Par temps chaud, Caillebotte et ses amis ne se font pas prier pour piquer une tête dans les eaux fraîches de l’Yerres ! Dans ses tableaux, l’artiste remplace les naïades de la peinture classique par leur version moderne : des sportifs prenant leur élan sur un plongeoir ! Dos courbé, bras tendus et mains jointes, l’un d’eux a même enfilé le maillot à la mode : une combinaison rayée, moulante et coupée à mi-cuisse ! Loisirs nouveaux qui ne profitent encore qu’aux plus aisés, la baignade et la natation figurent parmi ces sujets de la vie moderne – au même titre que les fumées de locomotives ou de bateaux à vapeur – qu’aiment saisir les impressionnistes. Quitte à choquer les critiques conservateurs !

Gustave Caillebotte, « Le Plongeur » [détail], 1877 et vue de la rivière Yerres à Bernay-Vilbert, en Seine-et-Marne.

Gustave Caillebotte, « Le Plongeur » [détail], 1877 et vue de la rivière Yerres à Bernay-Vilbert, en Seine-et-Marne.

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Pastel sur papier • 69 × 88,5 cm • Coll. Musée d’Orsay • © Bridgeman Images et © Pline

6. Partie de pêche sur la berge

En 1878, le peintre saisit un pêcheur en attente, le dos courbé en avant et coiffé d’un chapeau de paille. À ses côtés, la cousine de l’artiste, Zoé Caillebotte, elle aussi armée d’une canne à pêche, scrute, pensive, l’arrivée du poisson. L’occasion pour le peintre de détailler les reflets lumineux de la verdure sur l’eau grâce à de petites touches mouchetées de jaune et de vert clair qui produisent un effet scintillant, anticipant presque le divisionnisme de Georges Seurat et Paul Signac. Issue d’un triptyque, cette toile célèbre la beauté simple d’un moment suspendu dans le temps, et la magie des effets de lumière. Un vrai manifeste impressionniste qu’on ne peut s’empêcher de garder à l’esprit en contemplant aujourd’hui les berges arborées de l’Yerres, à pied ou à bord d’une barque, à l’affût des oiseaux chanteurs…

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Gustave Caillebotte, « La Pêche à la ligne », 1878 et vue des bords de l’Yerres.

Gustave Caillebotte, « La Pêche à la ligne », 1878 et vue des bords de l’Yerres.

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Huile sur toile • 110 × 155 m • Coll. particulière • © Photo Josse/Leemage et LD

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Propriété Caillebotte – Yerres

À partir du mardi 2 juin : réouverture du parc et du salon de thé

À partir du samedi 6 juin : réouverture de la maison et de la location de barques, l’aire de jeux pour enfants reste fermée jusqu’au 22 juin

Comment y aller ?
En voiture :
35 minutes à partir de Bercy
En RER D :
20 minutes de Gare de Lyon
Des stations Gare du Nord, Châtelet ou Gare de Lyon, prendre le RER D direction Melun, arrêt Yerres, puis 7 minutes à pied en descendant l’escalier face à l’esplanade de la gare, en traversant le parking arboré et en rejoignant à droite la rue de Concy



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