« L’Apparition » de Gustave Moreau : l’envoûtement symboliste en une vision



Toute la féérie vénéneuse de l’œuvre de Gustave Moreau (1826–1898), maître du symbolisme, se cristallise dans cette apparition surnaturelle qui reste son tableau le plus célèbre ! Parée de bijoux et de voiles transparents, une femme nue nous montre farouchement du doigt un spectacle hypnotique : sanguinolente et auréolée de rayons lumineux, une tête tranchée lévite dans les airs et s’élève dans le décor splendide d’un palais oriental. À la fois sensuelle et cruelle, fascinante et horrifiante, la scène foisonne de symboles qui ne font qu’ajouter à son mystère…

Ce qu’il faut savoir

Le flou de l’arrière-plan, où de fines lignes blanches érigent des colonnes fantomatiques, donne l’impression d’un rêve brouillé. D’où émergent les protagonistes d’un épisode biblique cher au peintre, le célèbre mythe de Salomé : la tête n’est autre que celle de saint Jean-Baptiste, demandée par Salomé à son beau-père, Hérode Antipas, à l’issue d’une danse voluptueuse ! À la fois courtisane, prêtresse diabolique et princesse tenant une fleur symbole de pureté, la belle aux cheveux d’or conjure-t-elle ou provoque-t-elle cette vision christique ? Difficile de démêler le païen du divin, et encore plus de déterminer le vainqueur du combat…

Où la voir ?

Au musée Gustave Moreau, un bel hôtel particulier parisien qui abrite notamment la chambre et le grand atelier du peintre, où s’élance un magnifique escalier en spirale. Et dont les murs sont couverts de chefs-d’œuvre du maître parmi lesquels Léda (1865–1875), Galatée (1880), Jupiter et Sémélé (1895), Salomé tatouée (vers 1870) et Salomé dansant devant Hérode (1876). Un monde indéchiffrable empreint de rêve et de séduction, digne des plus beaux recueils de contes !

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