« La Danse » d’Henri Matisse, un hymne à la joie



Entrez dans la danse ! Icône de l’art moderne, La Danse d’Henri Matisse (1869–1954) est probablement inspirée par un groupe de pêcheurs dansant le « sardana », en ronde sur une plage catalane. Le peintre use d’une grande économie de moyens : sa palette est réduite à seulement trois couleurs (du vert, évoquant les pins du sud, du bleu rappelant le ciel de la méditerranée et enfin du vermillon) et il opte pour des formes épurées, comme à peine esquissées sur la toile. Ici, Matisse s’intéresse avant tout au mouvement. Les personnages anonymes sont irrésistiblement emportés dans le tournoiement de la ronde, leurs corps nus flottant dans un espace indéfini, sans perspective ni élément de paysage clairement identifiable. Une légèreté réjouissante qui éveille chez le spectateur un sentiment d’absolue liberté !

Ce qu’il faut savoir

Lorsqu’il peint cette toile en 1908, Matisse répond à une commande de l’important collectionneur des avant-gardes, le russe Sergueï Chtchoukine, qui souhaite décorer le grand escalier de sa demeure (d’où le format monumental de l’œuvre, qui mesure 2,60 m sur 3,91 m). Le peintre est alors à l’apogée de sa période fauve et reprend un motif présent sur une toile de 1906, La Joie de vivre. Présentée au Salon d’automne de 1910, l’œuvre fait scandale ! On attaque l’artiste pour le choix de ses couleurs mais aussi la silhouette androgyne et ocre des personnages, qui rompt avec les représentations traditionnelles du nu. Le tapage est tel que Chtchoukine se résigne, dans un premier temps, à renoncer à l’achat de l’œuvre… Avant de revenir sur sa décision. La Danse sera finalement installé chez lui, à Moscou, en 1911.

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Où la voir

En 1917, la révolution d’octobre pousse Chtchoukine à l’exil. Nationalisée par un décret de Lénine, sa riche collection connaîtra, tout au long du XXe siècle, bien des péripéties. Maintes fois déplacée puis démantelée par un décret de Staline alors en lutte contre « l’art bourgeois », elle sera finalement répartie entre le musée Pouchkine à Moscou et le musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. C’est dans ce dernier qu’est toujours conservé La Danse.

Henri Matisse

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