Julian Alaphilippe, le roi chez les Belges


Sacré à Imola en 2020, Julian Alaphilippe s’est imposé en Belgique pour devenir le premier Français à conserver sa couronne mondiale. Historique.

Il savoure, prend son temps, lève les bras, harangue la foule et finit par passer la ligne d’arrivée fatidique au ralenti. Julian Alaphilippe champion du monde pour la deuxième fois d’affilée. En terre belge, à Louvain, après Imola en Italie, l’an dernier. Exploit majuscule. Émotion unique. Du jamais vu dans l’histoire pour un coureur français. L’accolade avec sa compagne Marion Rousse et mère de son fils Nino donne le frisson. Puis celle avec Thomas Voeckler, le sélectionneur de l’équipe de France, raconte un lien fort, une proximité de cœur. «Je lui ai dit: ”tu suis les attaques et tu contres”, il a fait le contraire et suivi son instinct», commente, abasourdi, l’ancien coureur.
Julian Alaphilippe grimpe enfin sur le podium, en pleurs, et réenfile ce maillot arc-en-ciel qui va briller de mille feux pour une année supplémentaire, sous les yeux de David Lappartient, le président français et heureux de l’UCI, la fédération internationale. Ses copains de l’équipe de France chantent à gorges déployées la Marseillaise, lui n’y arrive, ligoté par l’émotion.
Point final d’une journée parfaitement maîtrisée par Julian Alaphilippe et les coureurs français (Florian Sénéchal en tête) agitatrice en chef d’une édition disputée dans une ambiance extraordinaire. 268 kilomètres de feu et au final, un coureur au maillot bleu blanc rouge équipé du numéro un, membre d’une équipe belge (Deceuninck-Quick Step) et habitant en Belgique fait taire (ou presque) tout un pays. Une première attaque pour dynamiter le peloton à 58 kilomètres puis une deuxième puis une troisième à 17 kilomètres de l’arrivée lorsque la route grimpe. Et les derniers adversaires craquent. Et lui donne tout. «Je me suis vraiment fait violence, racontera-t-il au micro de France Télévision. J’ai pensé à mon petit (Nino), j’ai tout lâché. Je savais que les jambes étaient bonnes ce matin, j’avais bien travaillé les semaines avant mais ce matin, je ne me pensais pas capable de tenir jusqu’au bout». Il a tenu, il a fait exploser le groupe des favoris et renvoyé le belge Wout Van Aert (11e) et le Néerlandais Mathieu van der Poel (8e) à leurs chères études (le néerlandais Dylan Van Baarlec et le Danois Michael Valgren complétant le podium). Pour un bonheur immense. Un doublé de légende. Une consécration exceptionnelle. «L’an dernier, c’était un rêve qui se réalisait, cela avait été très difficile et une grande émotion. Là, je suis arrivé détendu, vraiment relax, avec forcément beaucoup de motivation. J’avais envie de bien faire, de travailler pour l’équipe et d’aller chercher le meilleur résultat possible (…) Il y avait beaucoup de supporters qui étaient pour la Belgique et Van Aert, ils me demandaient de ralentir et ils n’avaient pas toujours des mots très sympas mais je tiens à les remercier, cela m’a vraiment donné envie d’appuyer encore plus fort sur les pédales», raconte-t-il épuisé et terriblement ému. «Je sais ce qui m’attend l’an prochain, je suis content, je n’ai pas de mot», ajoute-t-il.

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Ce qui l’attend, ce sont encore des foules, notamment sur le bord des routes du Tour de France, qui vont l’encourager, l’acclamer, le pousser, hypnotisées par ce magique maillot arc-en-ciel et sous le charme de ce coureur hors norme. Un monstre de générosité, d’authenticité, capable d’efforts surhumains. Pour les autres et pour lui. n gars bien qui assure la plus belle des publicités pour le cyclisme et cette petite reine dont il est le roi sans conteste. Un battant, un puncheur, un fantastique, un cycliste à tout (ou presque) faire bien. Après un Tour de France 2020 somptueux (avec 14 jours passés en jaune) et son premier titre mondial, la Grande Boucle 2021 avait été moins brillante, avec un seul maillot jaune enfilé. Il gardait donc le meilleur pour la fin de saison. Rappelant sa capacité unique à répondre présent pour les événements. «Il sait se transcender pour les grands rendez-vous», constate, admiratif, Laurent Jalabert.
Il sait surtout faire aimer le vélo et vous donner envie de tout plaquer, voiture, scooter, trottinette, métro, bus, pour filer grimper sur sa bicyclette et aller respirer le grand air, le nez au vent, l’esprit au large. Julian Alaphilippe, double champion du monde après des victoires dans de prestigieuses classiques (Flèche Wallone, Milan San Remo, Strade Bianche…). Premier Français et septième coureur à remporter deux années de suite un titre de champion du monde depuis 1927. «Jamais deux sans trois, on ne sait jamais», a-t-il lâché. Rendez-vous est déjà pris pour l’an prochain en Australie et rejoindre, qui sait, un certain Slovaque, Peter Sagan, sacré en 2015, 2016, 2017. Julian Alaphilippe n’en a pas fini avec la légende

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