Jugée pour trafic sexuel, Ghislaine Maxwell affirme qu’il n’y a pas de preuve de sa culpabilité


«Je n’ai pas besoin de témoigner», a-t-elle déclaré, accusée d’avoir fourni de 1994 à 2004 à Jeffrey Epstein des jeunes filles mineures afin qu’il les exploite sexuellement.

L’ancienne mondaine britannique Ghislaine Maxwell, jugée à New York pour trafic sexuel, s’est pour la première fois exprimée vendredi 17 décembre à son procès en affirmant que l’accusation n’avait pas apporté la preuve de sa culpabilité.

«Votre honneur, le gouvernement n’a pas fourni de preuve au-delà du doute raisonnable, je n’ai donc pas besoin de témoigner», a simplement déclaré Ghislaine Maxwell, accusée d’avoir fourni de 1994 à 2004 à son ancien compagnon et collaborateur Jeffrey Epstein – financier américain mort en prison en 2019 – des jeunes filles mineures afin qu’il les exploite sexuellement.

Accusée d’avoir été une «rabatteuse»

Le tribunal fédéral de Manhattan écoute depuis jeudi des témoins cités par la défense de Ghislaine Maxwell et les débats devraient être bouclés vendredi soir, a déclaré la procureure Maurene Comey. Depuis deux jours, les avocats de l’accusée ont fait traîner les audiences pour tenter de convaincre le jury de l’innocence de leur cliente, une très proche de Jeffrey Epstein, lequel s’est suicidé dans sa cellule à New York à l’été 2019 avant même d’avoir été jugé pour crimes sexuels. La défense voulait faire citer 35 témoins, elle n’en a finalement fait venir que neuf.

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Ghislaine Maxwell, 59 ans, – Britannique, Américaine et Française et fille du magnat de la presse Robert Maxwell – est accusée d’avoir été une «rabatteuse» pour Epstein et est détenue à New York depuis l’été 2020. Elle plaide non coupable de tous les chefs d’accusation pour lesquels elle encourt la prison à vie.

Paraissant plutôt à l’aise et en forme, échangeant avec ses avocats, Ghislaine Maxwell ne devait pas s’exprimer, avant les quelques mots prononcés vendredi. Après quoi, l’un de ses conseils, Bobbi Sternheim, a indiqué au tribunal que lui et ses collègues en avaient terminé avec la comparution de témoins de la défense. Depuis jeudi, les avocats voulaient faire citer le plus de témoins possibles pendant quatre jours, dans l’espoir de démontrer que leur cliente n’avait joué aucun rôle criminel auprès du richissime Jeffrey Epstein. Finalement, ils n’auront été que neuf à témoigner en faveur de Ghislaine Maxwell au lieu des 35 personnes attendues.

Juge exaspérée

De quoi exaspérer la juge Nathan qui a prévenu que «le procès ne serait pas retardé». Le réquisitoire des procureurs et les plaidoiries de la défense auront lieu lundi et le jury pourra ensuite commencer à délibérer

Vendredi, les défenseurs de Maxwell ont fait témoigner Eva Andersson-Dubin, une médecin suédoise de 60 ans, ancienne Miss Suède et épouse du milliardaire américain Glenn Dubin. Proche d’Epstein, elle a confirmé s’être rendue maintes fois en vacances dans sa résidence de Palm Beach (Floride) entre 1994 et 2004 et ne l’avoir jamais vu avoir un comportement déplacé avec des adolescentes.

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De même, jeudi, Cimberly Espinosa, 55 ans, ancienne assistante de Ghislaine Maxwell avait tenté de discréditer l’une des quatre victimes présumées d’Epstein qui fut la première à témoigner sous le pseudonyme de «Jane» en racontant avoir été amadouée à l’âge de 14 ans par le couple Epstein-Maxwell, avant qu’il abuse d’elle sexuellement. D’après Cimberly Espinosa, «Jane» venait régulièrement au bureau d’Epstein et sa «relation» avec le financier relevait du registre «amoureux». À l’époque, le couple Epstein-Maxwell a-t-il eu un comportement déplacé à l’égard de mineures?

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«Jamais»

«Jamais», a affirmé la témoin. Pourtant, «Jane» avait raconté au tribunal de Manhattan les agressions sexuelles dont elle dit avoir été victime de la part du couple à partir de 1994: «J’étais figée par la peur (…), j’étais terrifiée et je me sentais dégoûtante. J’avais honte», avait-elle témoigné, souvent en larmes.

Quatre femmes – «Jane», «Kate», «Carolyn» et Annie Farmer, 42 ans, la seule à s’exprimer sans pseudonyme – ont dévoilé pendant deux semaines une partie de leurs vies abîmées par des relations sexuelles qu’elles disent contraintes avec Epstein, alors qu’elles étaient mineures, et souvent en présence de Maxwell.

L’argument principal de la défense est que l’accusée comparaît uniquement parce que le véritable responsable, Jeffrey Epstein, a mis fin à ses jours à l’âge de 66 ans.

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