« Judith décapitant Holopherne » d’Artemisia Gentileschi : la sanglante revanche d’une femme



Scène biblique… et revanche cathartique 

On le sait : la Bible recèle de nombreux épisodes violents, et celui-ci ne fait pas exception. Conservé au musée national de Capodimonte en Italie, ce tableau illustre une scène de l’Ancien Testament, très représentée par les peintres. Envoyé par le roi d’Assyrie, le général Holopherne assiège la ville juive de Béthulie. Une riche et belle veuve, Judith, se rend avec sa servante et du vin dans la tente d’Holopherne, le séduit, l’enivre… et en profite pour lui trancher la tête ! Le lendemain matin, terrifiés, les soldats s’enfuient et la ville est libérée.

Mais pour Artemisia, ce tableau serait aussi une vengeance symbolique suite au viol brutal que lui a infligé le peintre Agostino Tassi, son professeur particulier de perspective. En 1611, son père, le peintre maniériste toscan Orazio Gentileschi (1563 – 1639), dépose plainte. S’ensuit un terrible procès, au cours duquel on torture la jeune fille de 18 ans pour s’assurer qu’elle ne ment pas, et à l’issue duquel Tassi est condamné à un an de prison. Sur ce tableau, l’artiste prête ses propres traits à Judith et ceux de son violeur à Holopherne. Le traumatisme qu’elle a vécu (qui s’est déroulé sur un lit, tout comme le meurtre dépeint ici), est renversé : c’est elle qui terrasse son agresseur !

Huile sur toile • 158,8 x 125,5 cm • Coll. Museo di Capodimonte, Naples • © Raffaello Bencini / Bridgeman Images



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