Jean Castex tente d’éteindre la flambée du prix du gaz


«Il n’y aura plus d’augmentation du prix du gaz», a assuré le premier ministre sur TF1, en fixant l’échéance à avril, horizon à partir duquel «le prix du gaz devrait dégringoler».

Deux annonces en quinze jours. C’est peu dire que la flambée du prix de l’énergie inquiète le gouvernement. Jeudi soir, le premier ministre Jean Castex a annoncé qu’il allait « bloquer les prix du gaz » jusqu’en avril grâce à un « bouclier tarifaire ». « Nous avons à gérer une bosse » exceptionnelle des prix du gaz cet hiver, a expliqué le premier ministre. Cette « bosse » des prix devrait s’estomper au printemps. « En avril, les prix vont dégringoler », avec le retour des beaux jours, prévoit Jean Castex.

C’est ce qui se passe chaque année sur les marchés internationaux du gaz. À ce moment-là, les Français rembourseront l’absence de hausse hivernale via des baisses moins fortes des prix du gaz. Le « bouclier tarifaire » n’est en réalité qu’un différé de paiement, pas un cadeau aux ménages.

«Le rôle de l’État, c’est de protéger»

Vendredi, les prix régulés du gaz doivent augmenter de 12,8 %« la dernière hausse », a promis Jean Castex – après s’être envolés de 25 % cet été sous la pression des marchés mondiaux. Mi-septembre, le chef du gouvernement avait annoncé un versement exceptionnel de 100 euros en décembre pour les 5,8 millions de bénéficiaires modestes du chèque énergie. Las, cela est déjà aujourd’hui insuffisant. Sans le « bouclier tarifaire », les trois millions de Français souscrivant au tarif régulé du gaz auraient vu leur facture s’envoler d’encore 30 % d’ici la fin de l’année.

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Le gouvernement précise qu’il a le droit de bloquer ainsi les prix. La loi le permet en effet « en cas de d’augmentation exceptionnelle des prix des produits pétroliers ou des prix de marché du gaz naturel ». Mais il y a ensuite un rattrapage, qui pourra être organisé sur 12 voire 18 mois. Les Français pourraient donc avoir à payer le « bouclier tarifaire » jusqu’à l’hiver prochain, via des baisses de tarifs moins fortes qu’en temps normal. Et si, par malheur, les prix du gaz ne diminuent pas suffisamment pour absorber le coût du lissage, le gouvernement baissera les taxes pour que les Français ne soient pas pénalisés.

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Jeudi après-midi, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’est félicité de la prise de parole à venir du premier ministre. « Je pense que c’est une question de justice, a-t-il justifié. Les Français n’ont pas à prendre de plein fouet cette augmentation des prix du gaz. Le rôle de l’État, c’est de protéger. Nous assurons notre rôle de protection des Français face à la flambée des prix de l’énergie. »

«Une aberration écologique et économique»

Depuis la rentrée, l’exécutif surveille le dossier de l’énergie comme le lait sur le feu. Pas question de voir la campagne présidentielle perturbée par une crise sociale. D’autant que le gaz n’est pas la seule énergie concernée par une hausse des prix. Le tarif de l’électricité devait connaître une hausse d’environ 12% en février. « Nous l’empêcherons », a prévenu Jean Castex qui a annoncé la diminution d’une taxe qui permettra de limiter à la hausse à 4%. La mesure coûtera 4 milliards d’euros.

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Cette hausse est la conséquence du fonctionnement du marché de l’énergie européen, qui indexe le prix de l’électricité sur celui du gaz. « Une aberration écologique et économique », a déploré mercredi la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, en marge d’une réunion à Bruxelles avec ses homologues des 27. Bruno Le Maire a annoncé jeudi qu’il réclamera une réforme du marché de l’électricité lors d’une réunion des ministres des Finances de la zone euro le 4 octobre.

En attendant, les oppositions mettent la pression. « Le chèque énergie ne concerne pas les carburants qui, eux aussi, flambent », a mis en garde la patronne des députés PS, Valérie Rabault, interrogée sur Public Sénat. Elle attend de l’État « un signal » pour les 8,5 millions de Français aux salaires modestes, contraints de prendre leur voiture faute de transports en commun. Un public qui s’était largement mobilisé lors de la crise des « gilets jaunes ». « Le gouvernement pose des enveloppes sur des jambes de bois », ironise le député LR Julien Aubert qui presse le gouvernement « d’agir sur l’outil fiscal en baissant la TVA ». « Nous sommes extrêmement attentifs (…) Je surveille ça jour après jour », a juré Jean Castex qui s’est dit prêt à revaloriser le chèque énergie en cas de hausse supplémentaire de l’essence.



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