«Je n’ai plus de concurrents, je n’ai que des clones», ironise Marine Le Pen


La candidate RN considère que ses idées et ses propositions progressent dans les discours des autres impétrants.

Manier la dérision pour tenter de déstabiliser ses adversaires. Concurrencée depuis quelques semaines par la candidature plus que probable d’Éric Zemmour et par Les Républicains se rassurent mais doivent encore convaincre, Marine Le Pen a souhaité se féliciter d’une victoire idéologique. Invitée d’Europe 1, l’ancienne patronne du Rassemblement national (RN) a estimé qu’il «suffit qu'(elle) lise (son) propre projet pour suivre les idées qui sont exprimées par LR parce que je n’ai plus de concurrents, je n’ai que des clones maintenant».

«C’est un concours pour savoir qui va ressembler le plus, dans le cadre de son projet à celui de Marine Le Pen», explique la candidate du RN. Avant d’ajouter: «J’entends des référendums, des boucliers constitutionnels, un moratoire sur l’immigration…Je pourrais m’en réjouir, mais je sais que ces gens ne mettront jamais en application ce qu’ils disent.» La députée du Pas-de-Calais considère même avoir du «bon sens» sur ceux qui ont déjà exercé des responsabilités: «Quand un chirurgien m’a raté, je ne retourne pas voir le même chirurgien pour réparer l’opération ratée.»

Un clin d’œil pas forcément voulu à Jean-Marie Le Pen qui avait tancé la «droitisation» de la droite et du centre, à l’issue des fameux états généraux du RPR et de l’UDF en avril 1990, en pointant du doigt les positions du patron du parti centriste et l’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing en termes d’immigration. «Il préfère être élu sur nos idées, plutôt que battu sur les siennes (…). Qui peut croire un seul instant à la manœuvre à laquelle il se livre? À partir du moment où M. Giscard d’Estaing parle comme Le Pen, les gens préfèrent l’original à la copie.»

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«Le général De Gaulle réincarné»

Retour en 2021. Marine Le Pen doit aussi faire face à la percée sondagière d’Éric Zemmour (18 à 19% dans le dernier sondage Harris Interactive contre 15 à 16,5% pour la candidate). Sur cet enjeu plus politicien, celle qui se présente pour la troisième fois à l’élection présidentielle qualifie le polémiste d’«inatteignable». «Personne ne peut lui parler aujourd’hui parce qu’il a le sentiment d’être le général de Gaulle réincarné, qu’il est autocentré, et qu’il a des ailes et qu’il n’a pas l’expérience peut-être que j’ai», raille-t-elle.

Pour la candidate à l’élection présidentielle, Éric Zemmour porte une responsabilité dans la situation actuelle du pays par ses deux votes en faveur de François Mitterrand en 1981 et 1988. Et trouve «étonnant» son silence après l’allocution du président de la République. «C’est plus un danger pour Les Républicains (…). Je suis celle capable de battre Emmanuel Macron. La promesse d’Éric Zemmour de faire mieux au second tour n’est pas remplie», analyse-t-elle.



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