Gamekyo : [TEST] Twin Mirror


Life is Strange chez Square Enix, Tell Me Why chez Microsoft et désormais Twin Mirror chez Bandai Namco (même si auto-édité sur PC)… Tout le monde semble vouloir un petit Dontnod dans son catalogue, ce qui est une certaine marque de reconnaissance pour ce studio français qui devrait néanmoins garder une certaine attention face aux erreurs des anciens, du genre Telltale qui s’est perdu à trop vouloir jouer l’usine à gaz. Et encore, on dit « faire attention » car on parle bien de l’avenir du studio et pas des résultats dans l’immédiat car de ce coté, il est déjà trop tard : Twin Mirror est une déception, et on va donc vous expliquer quel est le problème pour ce qui sera l’une des dernières reviews de cette année pourrie.

Vous incarnez ici Sam Higgs de retour dans sa bourgade natale de Basswood, sorte de petite ville de l’Amérique reculée comme les apprécie généralement le studio, et qui dégage toujours cette ambiance particulière. On aime, mais pas Sam, car il aurait bien aimé laisser derrière lui et à jamais ses mauvais souvenirs entre rupture sentimentale et le simple fait que la moitié de la ville le déteste : il est journaliste d’investigation et son meilleur article a causé la fermeture de la principale source de revenus de la ville (une zone minière). Mais Sam doit pourtant revenir pour assister aux obsèques de son meilleur ami, décédé tragiquement dans un accident de voiture, mais entre les doutes sur ce qui pourrait bien ne pas être un simple accident et le fait de se réveiller un matin avec une gueule de bois et un trou noir absolu par rapport à la soirée de la veille, le seul indice étant sa propre chemise couverte de sang dans la salle de bain, le Sam, il va comprendre que les retrouvailles avec Basswood ne vont pas faire l’objet d’un rapide aller-retour.

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Synopsis assez sympa comme vous pouvez le voir pour une enquête qui ne laissera pas de place au fantastique comme on pouvait le voir avec Life is Strange mais plutôt à la psychologie dans des proportions assez poussées. Sam n’est en effet pas touché par quelque chose comme le syndrome d’asperger mais a tout de même certaines des compétences affiliées à certains cas : il a le don de se souvenir avec exactitude de certaines choses jusqu’au moindre détail, et a une capacité d’analyse sans pareil. Misanthrope sur les bords, cet anti-héros réfugie sa moral dans un alter-ego que lui seul peut voir (évidemment) et qui le conseille autant que possible, même si libre à vous d’écouter et prendre en compte les paroles de votre pote imaginaire, qui semblent certes empruntes d’une certaine sagesse mais qui ne vont mèneront pas forcément vers la voie souhaitée.

Bon c’est un jeu narratif donc il est assez difficile de tartiner longuement sur le sujet mais évoquons tout de même que la structure repose sur trois types de séquences : les phases de blabla avec les gens que vous croisez en plus de la possibilité de zieuter quelques éléments du décors pour raviver des souvenirs, les passages de pure enquête où vous devez au préalable chercher tous les indices dans une zone avant de reconstituer le puzzle d’une action (chose assez simple mais assez sympa à faire) et enfin les séquences dans votre espèce de matrice mentale qui indiquent que tout ne va pas parfaitement bien dans votre boîte crânienne, avec une esthétique qui rappelle parfois du Control. Pas révolutionnaire, ça fait disons le taf, c’est toujours dommage que ce soit uniquement avec un doublage US (sous-titres FR heureusement) alors que c’est un jeu bien de chez nous, et le rendu est ce qu’il est, c’est à dire budget moyen, loin d’un Quantic Dream mais tout de même bien devant du Telltale. Non, ce qu’il y a de plus important dans un jeu narratif, c’est bien évidemment (surprise) tout ce qui tient de la narration et c’est là que…

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Bon on va vous le dire franchement : le scénario est nul. Voilà voilà… Ou disons pas prenant du tout. On est plus dans le téléfilm TF1 de l’après-midi que dans Seven autant dans les situations que les dialogues, avec entre 5 et 6 heures de jeu (oui, c’est court, et de véritables choix uniquement à la fin), pour un rythme d’une mollesse absolue. Vous avez lu le synopsis là juste au-dessus ? Hé bien entre le début du jeu et la fameuse scène qui lance le scénario (donc la découverte de la chemise ensanglantée), c’est déjà environ 1h de jeu, pour que vous compreniez à quel point les choses avancent lentement. On a l’impression que Dontnod n’avait pas d’idées pour cette aventure où l’on croise uniquement des monsieur/madame tout le monde (sauf la gamine, aussi insupportable que dans un téléfilm américain) et s’est perdu à mettre des choses tellement obvious que l’on s’endort devant ce qui devait être des rebondissements. Tenez, ce ne sera pas un grand spoil de vous dire que l’accident mortel de votre ami n’était pas vraiment un accident (car en même temps, tu enlèves ça, y a plus de scénario…), sauf qu’entre le moment où les doutes sont émis, c’est à dire dans les 10 premières minutes, et celui où vous en avez la confirmation, il s’est passé plus de 3 heures de jeu. Donc plus de la moitié, pour au final un sentiment de « Mwé » une fois la vérité découverte et le jeu bouclé, quels que soient les choix sélectionnés.

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