Frère et sœur d’âme | Beaux Arts



Dans la morosité d’un début d’hiver, dans le centre de la France, un frère et une sœur combattent la solitude. Pas un dialogue ne vient couper la bande-son, un brin mystérieuse, du film Fergoten qui, 28 minutes durant, fait monter la tension comme un véritable thriller. La campagne en ruine, le paysage industriel désolé et les maisons délabrées achèvent d’installer une atmosphère lugubre.

Chaque scène occupée par ces deux personnages d’une quarantaine d’années se fait pesante, chargée d’une histoire difficile à cerner. Les traits creusés, le regard dur, frère et sœur s’activent en silence. Mission ? Dissimuler les dernières traces d’un cambriolage raté. Gros plans sur les mains qui s’agitent, portraits fixes des corps qui s’affairent, bruits d’instruments… Ralenties au montage, certaines images reviennent hanter Fergoten, comme ces coups de pied-de-biche assénés à un coffre mangé par les flammes.

Le film d’Elliot Eugénie, artiste étudiant diplômé du Fresnoy né en 1994, est scandé de titres descriptifs entre chaque chapitre, à la manière du cinéma muet. Les banales scènes de repas se répètent, rituels familiaux immuables. Les seuls qui résistent face au chaos.

Elliot Eugénie, Fergoten, 2020, 28 min.



Source link

Lire aussi article :  Netflix : 10 séries incontournables pour les enfants de 10-12 ans pendant le confinement - News Séries