François Hollande à la barre


L’ancien président de la République a été cité comme témoin par une association de victimes, Life for Paris. Son audition débutera ce mercredi vers 12h30.

Un ancien président de la République à la barre: François Hollande est attendu mercredi 10 novembre au procès sous haute sécurité des attentats du 13-Novembre, où il a été cité comme témoin par une association de victimes. L’audition de l’ancien chef de l’État, cité par l’association Life for Paris, partie civile au procès, doit débuter à 12H30 devant la cour d’assises spéciale de Paris.

Depuis l’ouverture des débats, le 8 septembre, le nom de François Hollande a résonné à plusieurs reprises dans la salle d’audience. Notamment depuis le box, où le principal accusé Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, a justifié les attaques djihadistes du 13 novembre 2015 en riposte à la politique étrangère de la France et de son président d’alors. «François Hollande savait les risques qu’il prenait en attaquant l’État islamique en Syrie», avait tancé Salah Abdeslam au sixième jour du procès. Le Français de 32 ans avait également affirmé qu’il n’y avait «rien de personnel» dans le fait d’avoir «visé la France» et «des civils» le 13-Novembre. Ces propos avaient fait réagir plusieurs parties civiles, l’une d’elles répliquant au principal accusé, en citant Gandhi: «Œil pour œil et le monde finira aveugle».

À la fin de cinq semaines d’auditions de victimes, le nom de François Hollande avait encore retenti, cette fois dans la bouche des djihadistes du Bataclan: un enregistreur laissé dans la salle de spectacle avait capté toute l’attaque et notamment les revendications des assaillants. «Vous ne pouvez vous en prendre qu’à votre président François Hollande», entend-on plusieurs fois, entre deux tirs, dans l’extrait de quelques minutes de cet enregistrement audio qu’a diffusé la cour le 28 octobre.

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Quelle sera l’attitude de Salah Abdeslam face à François Hollande ? Les parties civiles, elles, auront sans aucun doute des questions pour l’ancien chef de l’État. Elles pourront, comme le ministère public et la défense, s’adresser à l’ancien président après sa déclaration spontanée. Pendant leurs dépositions, plusieurs parties civiles ont exprimé leur besoin de réponses de la part des autorités, notamment sur l’incapacité à déjouer un attentat de grande ampleur en France alors que la menace était au plus haut.

Durant cette nuit-là, les décisions qui ont été prises, je les assume entièrement, (elles) ont été appropriées. »

François Hollande

Des rescapés des attaques et des proches de victimes se sont également interrogés sur les conséquences de la politique de la France au Moyen-Orient, certains la fustigeant ouvertement à la barre. «Je connais ces polémiques, elles font partie d’ailleurs du jeu démocratique, et c’est tout à fait le droit des familles de victimes de demander des comptes», avait déclaré François Hollande à l’AFP avant l’ouverture du procès. L’un de ses enjeux, c’est «que des réponses soient apportées». «Durant cette nuit-là, les décisions qui ont été prises, je les assume entièrement, (elles) ont été appropriées», avait ajouté l’ex-chef de l’État, réfutant tout «raté» côté français.

Au début du procès, des avocats de la défense avaient fait part de leurs doutes sur la pertinence de l’audition de l’ancien président et de son concours «à la manifestation de la vérité». L’association Life for Paris l’a fait citer «parce qu’il a été dans tous les temps» des attentats, avant, pendant et après, en créant le secrétariat d’État aux victimes et en décidant «d’engager encore plus fortement les forces armées en Syrie», explique son président Arthur Dénouveaux.

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Le soir du 13 novembre 2015, François Hollande assistait à la rencontre amicale France-Allemagne au Stade de France, quand un premier «kamikaze» s’était fait exploser devant l’enceinte sportive, obligeant le chef de l’État à quitter précipitamment les lieux. Avant même que l’assaut ne soit donné au Bataclan, où des djihadistes ont commis un massacre et pris en otage des spectateurs, François Hollande s’était adressé aux Français à la télévision et avait décrit la situation: «C’est une horreur». Dans la nuit, il avait décrété l’état d’urgence dans le pays. Outre François Hollande, son ancien ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a également été cité comme témoin. Il doit être entendu le 17 novembre.



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