Et si on pédalait à l’hydrogène ?


L’hydrogène a, aujourd’hui, le vent en poupe. Mais si son pouvoir énergétique est trois fois supérieur à celui de l’essence, ses véritables atouts sont ailleurs. En tant que vecteur énergétique pour produire de l’électricité, il peut mouvoir tout type de véhicules électriques – du vélo à l’avion – en ne rejetant que de l’eau. Au bénéfice donc de la lutte contre les rejets de gaz à effet de serre (GES), notamment le gaz carbonique (CO2).

En 2004, quand Pierre Forté et Rémi Succoja créent leur entreprise de vélo à hydrogène, cette énergie apparaissait déjà à leurs yeux comme très prometteuse : « l’hydrogène était absolument révolutionnaire et allait devenir le vecteur énergétique du futur dans la lutte contre la décarbonation », se rappelle Pierre Forté.


Pierre Forté (PDG de Pragma Industries/mobility) :
« Notre mission est de démocratiser l’hydrogène-énergie »

L’hydrogène est-il un atout pour l’environnement ?
L’hydrogène lui-même n’est absolument pas polluant ni toxique. C’est un gaz qui ne participe pas à l’effet de serre. Et la technologie hydrogène ne rejette que de l’eau dans l’atmosphère.
Le vélo à hydrogène c’est au final un vélo électrique, mais c’est l’utilisation de l‘électricité qui change. Un vélo à hydrogène produit lui-même son électricité par l’intermédiaire de ce qu’on appelle une pile à combustible dont le rôle est de convertir l’énergie chimique de l’hydrogène en énergie électrique. Et cette transformation se traduit simplement par la production d’eau. De plus, les constituants de la pile à combustible sont recyclables à 98 %.

Le plan de la France pour l’hydrogène décarboné va donc dans le bon sens ?
L’hydrogène et ses usages sont des vecteurs essentiels dans la transition énergétique et l’objectif zéro émission de CO2. Mais cela n’a de sens que s’il est produit par des énergies décarbonées comme les énergies renouvelables – solaire, éolien, force hydraulique, géothermie…. – ou encore l’électrolyse. On ne peut pas parler de mobilités électriques à hydrogène sans l’associer à l’économie bas-carbone.

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Nous nous situons sur le segment de la mobilité légère. Nous pensons qu’il est très utile de décarboner cette mobilité-là : celles de 5 à 10 km que vous faites quotidiennement pour aller au travail, faire vos courses… Cette mobilité urbaine pèse très lourd dans le bilan carbone des transports en France. Aujourd’hui, nous nous inscrivons dans ce plan national pour l’hydrogène.

À quels usages destinez-vous ces vélos ?
L’’objectif est de développer notre vélo pour le plus grand nombre. Au démarrage de cette aventure, ils sont essentiellement destinés aux collectivités et aux professionnels : pour l’industrie du tourisme ou pour les personnels d’entreprises pour les déplacements domicile-travail, par exemple. Parmi les villes qui ont mis en services nos vélos, on peut citer Saint-Lô, Cherbourg, Chambéry, le Pays basque… Notre enjeu, c’est de l’amener maintenant dans le domaine du grand-public et de pouvoir le proposer au plus grand nombre possible.

Quels sont les atouts de la France sur cette technologie ?
Aujourd’hui, la France possède tous le tissu industriel et de R&D pour faire éclore cette technologie sur le territoire. Le plan hydrogène français, c’est nous donner les meilleures chances de rayonner à l’échelle internationale avec notre savoir-faire tout en conservant nos emplois industriels sur notre territoire. En effet, la France dispose de beaucoup de compétences que ce soit dans les fabrication de composants ou chez les équipementiers.
 

La stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné en France
 

L’hydrogène est une carte maîtresse dans la stratégie de décarbonation du Gouvernement français pour lutter contre le réchauffement climatique, les pollutions atmosphériques et sonores. Cette ambition a été affirmée en 2015 avec un objectif de neutralité carbone à horizon 2050. La Stratégie nationale de développement de l’hydrogène vert a été présentée le 8 septembre 2020.

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La production de l’hydrogène décarboné – l’hydrogène vert – en France devient une priorité pour les pouvoirs publics. L’hydrogène décarbonée sera produit par électrolyse via des installations d’énergie renouvelables (éolien, solaire….) et par un tissu industriel fort d’usines géantes.

7 Mds €, d’ici à 2030, sont consacrés à ce développement, dont 2 Mds € en 2021-2022.

« La France a été parmi les premiers pays à identifier tout le potentiel de l’hydrogène. L’enjeu est écologique, technologique, économique » (Barbara Pompili)

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