EN DIRECT – Procès des attentats du 13-Novembre : «Il ne verra pas ses enfants grandir», témoigne la sœur d’une victime du Bataclan


Un portrait de Faustine et Jean-Jacques, en amoureux à Venise, est projeté à la cour. Ce soir-là, le couple se rendait avec des amis au concert. «Nous nous sommes rendus au Bataclan à quatre, nous en sommes revenus à trois», soupire une femme aux cheveux roux, d’une quarantaine d’années. 

Ce vendredi 13-novembre 2015, le couple est sur le trajet de la salle de concert. «Tu ne trouves pas que les gens sont particulièrement con aujourd’hui», lui lance-t-il. La suite de la soirée lui a donné raison, aurait-il sans doute pensé ensuite.

Les premiers morceaux du groupe d’hard rock résonnent dans la salle et puis soudain des «bruits secs» et des «cris.» Faustine entend les trois terroristes cracher leurs revendications, se couche au sol. Autour d’elle, «les gens tombent sous les balles.» Comme d’autres spectateurs, elle s’échappe avec ses amis lorsque les terroristes rechargent leurs Kalachnikov. «On espérait retrouver Jean-Jacques dehors.» Il n’en est jamais ressorti vivant. 

Après ça, Faustine doit subir une autre épreuve, d’autant plus douloureuse: l’identification de son corps. «Le voir à l’Institut Médico-Légal cinq minutes, derrière une vitre, il avait l’air de dormir, le début d’un repos éternel.» Elle évoque aussi la «sidération lors de l’organisation de ses obsèques.» Peu de temps avant les attentats, ils avaient perdu un proche et avaient eu l’occasion d’imaginer, chacun, leur enterrement. «On savait exactement ce qu’il voulait, sa tenue, la musique… Son cercueil a été applaudi à la sortie de l’église

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«Jean-Jacques avait 44 ans. Il était solaire, un meneur avec une grosse voix qui porte. C’était une belle présence, le manque est grand. C’est une douleur pour ses parents, ses amis, sa famille et pour moi. Jean-Jacques avait été très marqué par les attentats de janvier. Il était révolté et c’était le plus concerné, le plus informé sur la situation en Syrie. Et c’est lui qu’ils ont eu», pleure-t-elle à la barre.  

Son compagnon est «tombé sous les balles des Kalachnikovs de trois hommes radicalisés, fanatiques, endoctrinés par des hommes politiques qui se réfugient derrière une religion, avides de pouvoir. Les fous trouvent toujours de la chair à canon», souffle Faustine, avant de quitter la salle. 

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