En 1970, Man Ray se souvient de l’aventure surréaliste


Man Ray en 1970 dans l’émission « Bibliothèque de poche ». À sa gauche, sa toile « La Poire d’Erik Satie » (1969).

Man Ray en 1970 dans l’émission « Bibliothèque de poche ». À sa gauche, sa toile « La Poire d’Erik Satie » (1969).

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Le 19 avril 1970, dans l’émission « Bibliothèque de poche », Man Ray se souvient et s’amuse : « J’étais une sorte de notaire. » Mariage, divorce, naissance, arrivée d’une nouvelle maîtresse… Le photographe, témoin privilégié et acteur du Surréalisme, a photographié les coulisses de cette aventure artistique majeure du XXe siècle, qui fait aussi actuellement l’objet d’une riche exposition à la BnF.

Parmi la galerie de portraits qu’il fige sur la pellicule, un visage l’a particulièrement inspiré et continue, des années plus tard, de le hanter : celui d’André Breton. Devant son objectif, l’auteur du Manifeste du surréalisme se fait tour à tour « lion », « général », « roi ». Le photographe se plaît, grâce au procédé de la solarisation, à immortaliser ce profil si atypique, qui le fascine : « Si j’étais sculpteur, je l’aurais sculpté. »

Pourquoi Breton a-t-il quitté le dadaïsme ? Pour Man Ray, ce mouvement était trop négatif. Il explique : « Avec le Surréalisme on était plus constructifs. On cherchait sans cesse de nouvelles formes d’inspiration. » Breton prône alors, avec la naissance de ce nouveau mouvement littéraire et plastique, le réveil de l’inconscient.

Au crépuscule de sa vie, Man Ray ne perd pas de vue la quête de son ami, résumée dans son épitaphe : « Chercher l’or du temps. » En guise d’ultime hommage, le photographe l’a aussi fait graver sur le bracelet de sa montre, comme il l’explique à la fin de cet extrait particulièrement émouvant.



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