Élisabeth Borne appelle les entreprises à prévoir «3 à 4 jours de télétravail» dès la rentrée


La ministre du Travail promet également un renforcement des contrôles du télétravail dans les entreprises

Après l’abandon (jusqu’à nouvel ordre) de l’extension du passe sanitaire en entreprise en janvier, Élisabeth Borne réactive la bonne vieille solution du télétravail pour lutter contre la propagation du virus Omicron qui file à la vitesse de la lumière. «C’est clair qu’avec la situation, il faut accélérer, renforcer le télétravail (…). Je demande aux entreprises de se préparer dès maintenant à renforcer le télétravail à la rentrée, donc le 3 janvier, avec une cible de trois jours minimum pour les postes qui le permettent, voire quatre jours quand c’est possible», a ainsi déclaré la ministre du Travail sur Europe 1 ce mardi matin. Et ce alors qu’actuellement le protocole sanitaire en vigueur que «les employeurs fixent, dans le cadre du dialogue social de proximité, les modalités de recours» au télétravail, ajoutant que «dans le contexte de reprise épidémique, la cible doit être de deux à trois jours» par semaine.

Le recours au télétravail avait été unanimement demandé par les partenaires sociaux lundi matin, lors de leur réunion en visioconférence avec Élisabeth Borne, pour réfléchir à l’extension du passe sanitaire en entreprise. Tous avaient demandé à la ministre du Travail de le réactiver lorsque c’est possible, sans pour autant le porter à 100%, et devaient faire remonter ce mardi à la rue de Grenelle s’ils recommandaient à l’exécutif de pousser à inciter ou rendre obligatoire un passage à 3 ou 4 jours de travail à distance par semaine. Et pour cause : en limitant les déplacements et donc la fréquence des interactions sociales/professionnelles (les rendez-vous et les réunions se font en visio, les déjeuners de travail sont rares…), le virus circule nettement moins et fait chuter la courbe des contaminations. Lors des précédentes vagues, le télétravail permet en effet de casser de 40% la courbe de diffusion du virus…

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Des contrôles renforcés

Le « retour » du télétravail ne devrait pas poser de problèmes particuliers. Une étude réalisée par les services de la ministre indique que «près de 60% des salariés qui peuvent facilement télétravailler (…) l’ont fait la semaine dernière, en moyenne trois jours par semaine». Il y a d’ailleurs de la marge car d’après ce même sondage (réalisé en ligne du 15 au 19 décembre auprès d’un échantillon de 2019 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus, parmi lesquels sont représentés 1166 actifs en emploi), seuls 18% de ceux qui ont effectivement télétravaillé l’ont fait à temps complet…

Pour que la mesure soit appliquée, Élisabeth Borne promet que « les contrôles de l’inspection du travail seront renforcés » sur l’application du télétravail. « On est revenu comme on l’était au printemps dernier, à un rythme de 5000 contrôles par mois. On avait recentré l’action de l’inspection du travail sur d’autres sujets quand l’épidémie avait reculé », a assuré la ministre du Travail, qui fait confiance aux employeurs et aux salariés « pour repasser à la vitesse supérieure sur le télétravail ».

La ministre a par ailleurs rappelé les bonnes règles à respecter en entreprise : « Les jauges ont été maintenues. Il faut respecter une distance d’un mètre. Quand on est dans la restauration collective, c’est deux mètres puisqu’on est amené à retirer le masque». Renouvelant sa confiance en chacun, elle souligne que «tout le monde est conscient qu’on doit tout faire pour freiner cette épidémie. C’est à la fois un enjeu pour chacun d’entre nous, et c’est un enjeu aussi pour notre économie et nos emplois ».

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Reste à savoir si le recours accru au télétravail sera suffisant pour freiner la propagation du variant Omicron qui, vu ses caractéristiques (Martin Hirsch, le patron de l’AP-HP a dit ce matin sur France Info que « Omicron est un sniper qui, dès qu’il a quelque chose devant lui, tire »), pourrait bien transformer les espaces de travail en clusters géants. Peut-être pas. Dans ce cas, Élisabeth Borne se garde le droit de prendre des mesures complémentaires et n’exclut pas, non plus, un « come-back » de la question de l’extension du passe sanitaire en entreprise par amendement parlementaire lors de l’examen en janvier du texte gouvernemental sur le passe vaccinal. En attendant, la ministre du Travail va continuer à échanger avec les partenaires sociaux sur le sujet. Rendez-vous en 2022…



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