Django sur France 2 : comment Reda Kateb est-il devenu Django Reinhardt ? – Actus Ciné


Biopic consacré au prodige de la guitare Django Reinhardt, “Django” est diffusé ce soir sur France 2. L’occasion de revenir sur la manière dont Reda Kateb s’est glissé dans la peau de cet artiste atypique.

Plus précisément, Django se centre sur la vie du célèbre guitariste dans les années 1940, pendant l’Occupation. Le film, sorti en 2017, marque les débuts à la mise en scène du scénariste et producteur Etienne Comar (Des hommes et des dieux, Mon Roi) et est emmené par Reda Kateb. Dans la peau du rôle-titre, ce dernier livre une prestation bluffante.

Roger Arpajou

IMMERSION PAR LA MUSIQUE ET… CLARK GABLE !

Etienne Comar a choisi Reda Kateb parce qu’il possède, selon lui, un charme insouciant et une certaine gravité correspondant parfaitement à Django Reinhardt. C’est par le jeu de la guitare qu’il lui a demandé d’appréhender son personnage : l’acteur a ainsi appris cet instrument pendant un an et s’est immergé dans l’univers de l’artiste par sa musique.

Il s’est aussi beaucoup documenté via Internet, en écoutant des interviews du musicien. Le réalisateur lui a donné de nombreux livres sur Django Reinhardt et lui a appris qu’il adorait Clark Gable : “C’est enrichissant en termes de recherche d’un personnage d’aller vers ses mythes, le type auquel il aimerait ressembler”, se rappelle celui qui a été révélé par Un prophète.

Contrairement à Joaquin Phoenix dans Walk the Line par exemple, qui prête réellement son timbre à Johnny Cash quand il chante, Reda Kateb ne joue pas les morceaux de son personnage (même s’il les a beaucoup travaillés). Etienne Comar a fait appel au brillant jazzman Stochelo Rosenberg pour enregistrer tous les titres que l’on entend dans le film. 

Roger Arpajou

LA PROTHESE A LA MAIN

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Blessé par un incendie dans sa roulotte, Django Reinhardt a gardé pendant toute sa vie les marques de cet accident à sa main gauche (l’obligeant à renouveler sa manière de jouer et ainsi trouver son style unique). La prothèse de Reda Kateb lui demandait deux heures d’installation quotidiennes. Elle était faite en latex et le comédien lui donnait forme en recroquevillant ses doigts :

“Pendant le tournage, surtout les premiers jours, je demandais à Nelly Robin la maquilleuse, de surveiller que je ne les relâche pas. Et puis j’ai appris à vivre en pliant l’annulaire et l’auriculaire et j’ai gardé longtemps ce tic. Deux mois plus tard, sur le tournage d’un autre film, je pliais encore ces deux doigts à chaque fois que j’entendais “Moteur” !”

Christophe Lartilleux, un guitariste de jazz manouche fondateur du groupe Latcho Drom, s’est chargé de doubler Reda Kateb pour les gros plans sur la main. Ce dernier se remémore : “Mon travail consistait à faire semblant et en même temps à ressentir de l’intérieur ces morceaux. Je les avais tellement joués et écoutés, je savais à quel moment ça partait dans les aigus ou les graves, les breaks…”

 



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