des «gilets jaunes» tentent de relancer la mobilisation


Plusieurs rassemblements sont prévus ce samedi, sur les ronds-points et dans les rues de certaines villes.

Des «gilets jaunes» sont prêts à reprendre le chemin des ronds-points. Depuis plusieurs jours, les appels à la mobilisation se multiplient dans les groupes Facebook dédiés au mouvement, qui reprennent de la vigueur. Ainsi, selon une liste qui circule sur ces pages, des rassemblements sont prévus ce samedi sur 106 ronds-points à travers la France. Des manifestations sont en outre prévues dans plusieurs villes, dont quatre déclarées à Paris. Les forces de l’ordre y attendent autour de 40.000 personnes.

Ce regain de mobilisation a lieu quasiment trois ans jour pour jour après l’émergence du mouvement des «gilets jaunes», à l’automne 2018. Le déclencheur est également le même : la hausse des prix du carburant. Au cours de la première semaine d’octobre 2021, le diesel a notamment atteint un record historique à 1,5354 euro par litre en moyenne en France. Sur la même période, le Sans-Plomb 98 a pour sa part atteint un niveau de 1,6332 euros le litre, soit un niveau proche du dernier plus haut datant de 2012.

Le gouvernement attentif

Ingrid Levavasseur, figure des débuts du mouvement des «gilets jaunes» et désormais conseillère municipale à Louviers (Eure), a annoncé qu’elle serait à nouveau sur les ronds-points ce week-end. «On a un vrai réveil [du mouvement] surtout cette semaine, c’est assez explosif», a-t-elle indiqué ce vendredi au micro de RMC. «On se rend compte que ça s’énerve un peu, ça s’agace : le prix de l’essence est à nouveau la goutte d’eau, comme il y a trois ans», estime-t-elle. D’autres figures du mouvement de contestation, telles que Maxime Nicolle, Jacline Mouraud ou Jérôme Rodriguez ont elles aussi appelé à reprendre le chemin des ronds-points ce week-end.

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Au fil des trois années passées, le mouvement des «gilets jaunes» s’était progressivement essoufflé avant de se greffer épisodiquement à d’autres mouvements de contestation. Des «gilets jaunes» ont notamment été vus dans les cortèges d’opposition à la réforme des retraites durant l’hiver 2019, puis dans les manifestations contre le passe sanitaire à l’été 2021. Faut-il pour autant s’attendre à un mouvement d’une ampleur comparable à celui de 2018 ? Magali Della Sudda, chercheuse au CNRS et coordinatrice d’un projet de recherche national sur le mouvement des «gilets jaunes», tempère dans les colonnes du Dauphiné libéré  : «Les algorithmes et la politique de Facebook ont changé donc l’information est plus difficile à avoir. Les médias ne se sont pas saisis de ce mouvement-là avec la même intensité qu’en octobre 2018, donc il y a certains éléments qui ne sont pas réunis pour que la mobilisation ait la même ampleur qu’il y a trois ans.»

La pression qui s’accentue sur le pouvoir d’achat des Français reste cependant surveillée de près par l’exécutif. Ces dernières semaines, ce sont également les prix du gaz et de l’électricité qui ont atteint des sommets, poussant le gouvernement à prendre des mesures pour, justement, éviter l’émergence d’un mouvement social comparable à celui des «gilets jaunes». En ce qui concerne les prix du carburant, l’exécutif rejette à ce stade toute mesure d’allègement des taxes mais ne ferme pas la porte à un dispositif d’aide. «Si ces hausses se poursuivent (…), nous considérerons des mesures de protection comme nous l’avons fait pour le gaz et l’électricité», a ainsi indiqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, mercredi dernier. La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a pour sa part appelé les distributeurs à «faire un geste» en renonçant à une partie de leurs marges.

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