De Vinci, Le Pérugin, Le Parmesan… Pourquoi tant de peintres italiens portent-ils des noms de villes ?


De Vinci, Le Parmesan, Le Pérugin Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi tant de peintres italiens de la Renaissance renvoient à des localités italiennes ? Première chose à savoir : en réalité, la plupart de ces patronymes ne sont pas vraiment des noms mais… des surnoms ! En effet, à la Renaissance, les artistes sont souvent présentés sous un autre nom que celui de leur baptême, qu’ils choisissent, ou qui leur a été imposé par un entourage…

Pour marquer leur appartenance à une ville ou un gentilé, certains peintres empruntent directement leur pseudonyme à leur cité d’origine. C’est le cas du Caravage (il Caravaggio) né justement à Caravaggio, près de Bergame, en 1571. Ou de Léonard de Vinci (da Vinci) qui a vu le jour à Vinci, près de Florence en 1452.

Vinci, village natal de Léonard de Vinci, l’église Santa Croce depuis la tour du château

Vinci, village natal de Léonard de Vinci, l’église Santa Croce depuis la tour du château

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© Photo Pierre Jacques / hemis.fr

On pourrait continuer avec Le Corrège (il Correggio), autre nom d’une cité, cette fois en Émilie-Romagne, finalement moins connue que son illustre peintre qui y repose en paix depuis 1534. Il Parmigianino (en français Le Parmesan) ? Bien sûr né à Parme en 1503 ! Il Perugino (Le Pérugin) ? Ce dernier a grandi non loin de Pérouse… Quant à Rosso di Fiorentino, son nom signifie « le Florentin rouge » en raison de sa chevelure rousse et de ses origines.

Vous l’aurez compris, du XIVe siècle jusqu’au milieu du XVIIe, les surnoms sont monnaie courante dans la sphère artistique italienne. Ajoutons que l’Italie n’est pas une exception puisqu’en France, on trouvera par exemple Claude Gellée dit « Le Lorrain » qui, au XVIIe siècle, emprunte son nom de scène à la Lorraine de sa naissance.

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Alessandro Allori, Portrait de Bronzino

Alessandro Allori, Portrait de Bronzino, vers 1567–1571

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fresque • Chapelle San Luca, Florence

Tous ces noms ne renvoient pas systématiquement à une ville, loin de là. Ils sont là aussi pour décrire physiquement les artistes, comme il Bronzino qui souligne la couleur de sa peau « bronze » ou Giovanni Francesco Barbieri, rebaptisé en Guercino parce qu’il louchait !

Les noms peuvent aussi sonner comme hommage à la famille, à l’image de il Ghirlandaio signifiant « le fabricant de guirlandes », référence à son père, célèbre pour avoir créé des coiffes métalliques en forme de guirlande, portées par les Florentines. Pensez aussi au Tintoret, soit il Tintoretto, littéralement le « petit teinturier » car ce magicien des couleurs était… fils de teinturier.

Enfin, les surnoms des peintres semblent révélateurs de leurs penchants. Ce qu’on voit avec Paolo Uccello, né Paolo di Dono, dont le nom d’Uccello lui a été inspiré par son amour pour la peinture d’oiseau (uccello en italien). Quant à il Sodoma, né Giovanni Antonio Bazzi, son pseudonyme « le Sodomite » est peut-être le résultat d’une blague, mais l’artiste semble l’avoir utilisé avec fierté !





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