Conte de fées 2.0 | Beaux Arts



En 2021, alors que la pandémie frappe le monde de plein fouet et qu’une partie du globe se confine, Anhar Salem (née en 1990 à Djeddah) dirige à distance, au Fresnoy, son premier court-métrage. Tourné dans sa ville natale en Arabie saoudite, Love & Revenge est une « histoire de cyber-conte de fées » qui suit Doody, une adolescente saoudienne qui se met en scène sur les réseaux à grands coups de filtres Instagram et de perruque blonde.

Trente minutes durant, nous voici pieds et poings liés devant cette jeune femme éprise de liberté, qui finit par perdre le contrôle de son avatar. Livingthe firelife_000zg – c’est le nom de cet alter – la montre insolente, cheveux au vent, dansant et se baladant de nuit dans les rues de son quartier (Al-Nuza), ce qui fait honte à sa mère. C’est là que se joue l’intrigue : entre usurpation d’identité, cyber surveillance, liberté d’expression et atteinte aux bonnes mœurs, le film explore les porosités entre la vie privée et publique en Arabie saoudite.

Le rythme soutenu par la musique intrigante offre une immersion plus vraie que nature dans le quotidien de l’adolescente. Avant de rejoindre le Fresnoy, la réalisatrice a étudié l’informatique à l’Arab Open University et s’est formée en autodidacte au graphisme et à l’art vidéo. Elle signe avec Love & Revenge un docu-fiction hypnotique sur le rapport schizophrénique à notre image 2.0.



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