Charles Camoin : un destin entre Montmartre et Saint-Tropez


Le Pont des Arts et le Port de Cassis : même format, même année de réalisation (1904) et surtout, mêmes touches enlevées et couleurs radieuses libérées de toute convention. Tout un symbole ! Charles Camoin a en effet écrit son destin entre ces deux pôles, la Provence et Paris. Et même bientôt Saint-Tropez et Montmartre, puisque le peintre ne devait plus quitter le quartier de la Butte après son installation en 1907.

Charles Camoin naît à Marseille en 1879. Encouragé par sa mère à suivre la même voie qu’elle, la peinture, il gagne Paris à la fin de l’année 1897, avant de s’inscrire à l’atelier de Gustave Moreau l’année suivante. Légendaire maître des fauves, Moreau meurt cependant en avril 1898 et Camoin ne le suivra pas assez longtemps pour être pénétré de son message. Mais il garde de son passage éclair un héritage précieux : l’amitié avec Henri Matisse, et surtout Albert Marquet. Rappelé dans le Sud pour effectuer son service militaire en 1901, Camoin y choisit un autre mentor : lors d’une permission, il ose frapper à la porte de Paul Cézanne qui le reçoit avec bienveillance. Il s’ensuit une correspondance jusqu’à la mort du maître en 1906, celui-ci guidant le Marseillais, l’encourageant en 1903 à « vivifier en soi au contact de la nature, les instincts, les sensations d’art qui résident en nous ». Attentif au message des anciens, Camoin rend visite à Monet en 1903, puis à Renoir en 1918.



Source link