ce qu’Emmanuel Macron pourrait annoncer ce soir à 20 heures


DÉCRYPTAGE – Alors que ses concurrents se déploient, le président reprend la parole sur le Covid. «Il y aura des surprises», prévient un interlocuteur du président.

L’épidémie redémarre, Emmanuel Macron reprend la parole. Comme au plus fort de la crise sanitaire, c’est dans le cadre d’une allocution solennelle que le président de la République doit s’adresser aux Français, ce mardi soir à 20 heures. Un discours conçu dans le prolongement de celui du 12 juillet dernier lorsqu’il avait annoncé l’instauration du passe sanitaire pour encourager la vaccination.

À l’époque, l’intervention du chef de l’État avait provoqué un engorgement de Doctolib, le site de prise de rendez-vous vaccinal. En un mois, et au cœur de l’été, l’exécutif avait recensé plus de 10 millions de primo-vaccinés. C’est le même effet que recherche aujourd’hui Emmanuel Macron face à la menace d’une cinquième vague de Covid-19 en Europe et dans le pays. Avant même son intervention, la prise de rendez-vous pour l’injection d’une troisième dose a d’ailleurs enregistré un pic. «Le président a toujours fait le choix de faire confiance aux Français. Chacun a un rôle à jouer comme chacun le fait depuis plusieurs mois maintenant», indique-t-on à l’Élysée.

Le doute subsiste

Le chef de l’État a préparé son intervention le week-end dernier à Honfleur (Calvados) où il se rend tous les ans avec son épouse pour la Toussaint. Il doit valider ses derniers arbitrages mardi matin en Conseil de défense sanitaire. Principale question: soumettre ou pas l’octroi du passe sanitaire à la troisième dose de vaccin. «Nous (y) réfléchissons», a indiqué Jean Castex vendredi en promettant une «réponse bientôt». Cela pourrait supposer d’élargir le public éligible au-delà des plus de 65 ans et des personnes atteintes de comorbidités.

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Mais au-delà du front sanitaire, Emmanuel Macron devra aussi répondre à une autre question, essentielle pour la fin de son mandat. Avec ces mesures, le président de la République considère-t-il que l’épidémie est désormais «sous contrôle»? C’est lui-même qui avait fixé cette condition dans son allocution du 12 juillet pour pouvoir reprendre le cours normal des réformes. À commencer par celle des retraites dont il compte parler mardi. «Je ne lancerai pas cette réforme tant que l’épidémie ne sera pas sous contrôle et la reprise bien assurée», avait-il expliqué il y a quatre mois.

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Tout va pour le mieux sur le plan économique: la croissance est attendue à plus de 6 % en 2021, et le taux de chômage est au plus bas.  La France peut approcher du plein-emploi , veut-on croire au sein de l’exécutif. Il n’empêche, le doute subsiste sur l’ampleur de la cinquième vague. «Lorsque l’on se compare, nous n’avons pas à rougir de notre situation sanitaire et économique. La France a tenu et tiendra, assure un conseiller. La couverture vaccinale permet d’affronter une reprise de l’épidémie avec plus de certitudes que l’année passée.» Mais sans doute pas suffisamment.

«Il y aura des surprises»

«L’inédit amène à l’humilité. Il faut savoir vivre avec le virus», soupire un proche du président. Comme pour mettre un terme au feuilleton de la réforme des retraites. Depuis l’apparition de la pandémie et la suspension du texte, le chef de l’État ne cesse d’entretenir le doute sur la possibilité de la relancer avant la fin du quinquennat. Il en va de son image de réformateur à l’aube de la campagne présidentielle.

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Mais il n’y a pas que les retraites pour endosser le costume. «Il y aura des surprises» , prévient un interlocuteur du président. Notamment sur la «valeur travail», thème «clé» sur lequel le chef de l’État veut insister en capitalisant sur l’efficacité attendue de la réforme de l’assurance-chômage. «L’immobilisme n’est pas le marqueur de ce quinquennat», glisse un visiteur. Il n’a de toute façon pas le choix alors que ses concurrents se déploient tous azimuts. Après la sensation Éric Zemmour de la rentrée, c’est désormais au tour des Républicains d’entrer en piste à l’occasion de leur congrès. Emmanuel Macron, qui lorgne toujours leur électorat, ne veut pas les laisser seuls en scène. C’est aussi l’enjeu de son allocution.

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