Camille Lellouche, la musique des maux


PORTRAIT – Son duo avec Grand Corps Malade n’était qu’un prélude et la comédienne et humoriste surprend avec un premier album sans filtre.

Quand elle se met au piano, on est loin de son one-woman show avec les réparties qui permettent d’esquiver. « «Avec la musique, j’enlève ma pudeur, je chante mes maux. La musique, c’est le seul moment où je suis en vulnérabilité, il n’y a pas de barrière, pas de carapace», confie Camille Lellouche rencontrée par l’AFP.

«Je ne sais pas mentir, en général, et je ne mens pas en chanson, c’est là où je suis la moins protégée, poursuit-elle. Dans l’humour, on peut se créer un personnage, se cacher; la musique, c’est mon moyen d’expression, mon exutoire, ça me sauve au quotidien, de mes névroses, de mes angoisses, de mes traumatismes».

N’insiste pas lève le voile sur les violences conjugales dont elle a été victime plus jeune. On y entend «N’insiste pas j’ai plus confiance/J’arrive plus à t’pardonner/J’ai trop souffert/Et ta violence a fini par me briser».

L’artiste française ne veut plus s’étendre désormais sur ce passé douloureux. Elle en a livré le détail glaçant dans «Sept à Huit» sur TF1, entre emprise, menaces et coups reçus. La musique lui permet de soigner ses «blessures», dit-elle aujourd’hui à l’AFP. Son album, entre ballades et r’n’b, s’appelle «A», comme pour ouvrir un nouveau chapitre. Ou plutôt reprendre l’histoire depuis le début. Ceux qui ont de la mémoire se souviennent qu’elle était passée en 2015 par «The Voice», tremplin musical télévisé, avant de lancer son one-woman show. La musique et elle c’est une longue histoire.

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«Je joue du piano depuis l’âge de 4 ans, puis rapidement, j’ai aimé chanter, c’est venu assez naturellement», déroule-t-elle. Dans sa famille, elle est la seule à jouer d’un instrument. Même si la fibre artistique n’était pas absente de l’environnement de la gamine qui a grandi à Vitry-sur-Seine (région parisienne). «Ma mère faisait partie d’une chorale, mon père dessinait, mon grand-père dessinait et peignait très bien».

Enfant, elle a été marquée par des chanteuses comme «Céline Dion , Mariah Carey, Whitney Houston», avant les cases «Beyoncé, Jessie J» puis «Nina Simone, Jill Scott ou Kierra Sheard qui fait du gospel avec sa maman». Chez les Français, elle cite William Sheller, Michel Jonasz ou Michel Delpech, entre autres.

Mais pourquoi n’a-t-elle pas profité de l’exposition médiatique de «The Voice» pour sortir son premier album il y a six ans ? «J’ai eu des propositions mais j’étais en train d’écrire un one-woman show où je pouvais chanter, danser, faire du stand-up, faire rire et pleurer, j’avais donné ma parole à quelqu’un qui croyait en moi pour ça, alors que ce n’était jamais arrivé jusqu’alors». Le temps des vaches maigres est évoqué dans le morceau Parle encore.

«Je n’étais pas à quelques années près pour cet album». Elle retrouve la lumière avec la musique à l’été 2020 avec le tube Mais je t’aime qui figure sur l’album de duos de Grand Corps Malade Mesdames.

«C’est une chanson à elle, elle a joué la mélodie, avait déjà écrit sa partie. Et là, j’ai dit : ”ouah, je veux faire ce morceau avec toi”», expliquait à l’époque le chanteur à l’AFP. «Je la connais bien, c’est une pote, elle a ça en elle, elle a une voix incroyable, elle te capte, elle a cette petite fêlure», ajoutait-il encore.

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C’était déjà un morceau-thérapie, comme elle l’explique. «J’étais avec quelqu’un, je n’arrivais pas à communiquer avec cette personne et je lui disais dans cette chanson ”je ne peux pas te donner plus que ça”».

À quoi faut-il s’attendre maintenant pour la transposition de «A» sur scène ? «Ce ne sera pas un one-woman show, ce sera très musique-musique, même si, comme ce n’est pas un album très joyeux, je ne pourrai pas m’empêcher de ”vanner” deux-trois personnes pour les faire respirer et rire un poil».



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