Au Salon de l’agriculture – L’Ukraine s’impose dans l’agenda des candidats


Exercice imposé de toute campagne à la présidentielle, le Salon de l’agriculture attire à nouveau cette année de nombreux prétendants à l’Elysée qui posent au milieu des bêtes, même si leur agenda est bousculé par l’invasion russe en l’Ukraine.

Après son inauguration samedi par Emmanuel Macron, qui n’a pas encore officialisé sa candidature, le salon accueille trois candidats qui déambulent, discutent avec les agriculteurs, goûtent avec enthousiasme les spécialités du terroir et se croisent dans les allées, à l’image de la socialiste Anne Hidalgo qui salue vers 9h à l’entrée du hall des bovins le communiste Fabien Roussel.

« Comment vas-tu ? », s’enquiert la maire de Paris. « Très bien, lui répond son concurrent à gauche, là je viens de manger des tripes, je continue ».

Un peu plus loin, c’est le patron des députés LREM Christophe Castaner qui quitte les lieux par la même porte que Valérie Pécresse quelques minutes plus tard.

Peu avant midi, il n’y a qu’une fenêtre qui sépare la candidate LR qui trinque un verre de bière à la main avec les brasseurs et Fabien Roussel, lui aussi avec une bière « alsacienne », qui tient un point de presse de l’autre côté de la vitre.

Arrivée sur place à l’aube pour un petit-déjeuner avec la FNSEA, Valérie Pécresse a commencé à déambuler dans les stands avant l’ouverture des portes à 9 h, accompagnée de Xavier Bertrand, Michel Barnier ou encore Eric Ciotti.

Elle multiplie les rencontres avec les différentes filières, serre quantité de mains, accorde de nombreux selfies aux visiteurs et goûte de la confiture à la vanille bio de Guyane, déguste un Aloxe-Corton avec les viticulteurs, prend un agneau dans ses bras, en compagnie du patron des Républicains Christian Jacob, lui-même agriculteur, qui précise que la campagne de sa candidate mise « sur la proximité ».

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Anne Hidalgo, accompagné notamment par le sénateur Patrick Kanner et l’ex-ministre Guillaume Garrot, a elle aussi traversé le salon au pas de charge, entre selfies et échanges avec l’interprofession de la viande, celles du lait, des fruits et légumes ou encore de la viande porcine qui se plaint des « distorsions de concurrence de l’Espagne ». Sans oublier de caresser Neige, la vache égérie de la 58e édition, qui « est très gentille », explique-t-elle à une petite fille.

Elle aussi fait un passage au stand des brasseurs, goutant une bière « Grand Paris », et n’oublie pas le hall des Outre-mer, avec une visite au stand de La Réunion, où elle a dit espérer pouvoir se rendre prochainement.

La candidate mange peu, à l’inverse du communiste Fabien Roussel, qui après sa « fraise de veau à 8h30 », n’a pas rechigné sur la charcuterie de porc, un bretzel alsacien ou encore une dégustation de vin de Bordeaux.

Le chantre du « bon vin, de la bonne viande et du bon fromage », accompagné notamment par le député André Chassaigne, rencontre lui aussi longuement les différentes filières, fait des selfies, embrasse une vache du nord « bien de chez nous », et scarifie même du pain avant le fournil.

Moins connu des visiteurs, il suscite quelques questionnements : « c’est qui ? », demande une femme. « C’est le mec communiste, pour qui je ne voterai pas, avec ce qu’il se passe en Russie », répond son amie.

La crise ukrainienne au centre des préoccupations

Car la guerre russo-ukrainienne s’est invitée au salon, et a bouleversé le programme des candidats, qui ont écourté leur visite pour se rendre à la réunion d’information organisée par Matignon sur l’Ukraine.

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L’invasion russe constitue la principale préoccupation du salon cette année, avec des prix qui flambent : la candidate LR propose de mettre en place un « bouclier » au sein de l’UE pour « protéger » les agriculteurs.

Elle parle aussi de « souveraineté », qu’elle présente comme la question majeure de la crise ukrainienne qui va « se poser dans les mois qui viennent de manière aiguë », et appelle à « prendre des mesures » rapidement « pour assurer l’indépendance agricole de l’Europe, nourrir son peuple ».

Anne Hidalgo a appelé de son côté au blocage des prix de l’énergie pour les particuliers et les agriculteurs, et a demandé « une discussion européenne » pour éviter de possibles pénuries, notamment des matières premières.

Quant à Fabien Roussel, il a demandé « solennellement » « une conférence nationale » sur la filière céréalière, pour assurer « une sécurité des prix ».



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