Au musée de la Chasse et de la Nature, un étonnant bestiaire futuriste


Et si les choses avaient évolué différemment ? Inspiré par les merveilles improbables de la nature révélées par la science, Vincent Fournier (né en 1970) brouille les frontières entre réalité et fiction en imaginant des récits alternatifs qui transforment subtilement notre monde connu en univers extraterrestre.

Au rez-de-chaussée du musée de la Chasse et de la Nature, sa série photographique « Space Utopia » (2007–2023) perturbe nos repères sans aucun trucage : avec l’accord de la NASA, l’artiste a suivi les astronautes sur leurs lieux d’entraînement, dans leurs combinaisons spatiales, en pleine exploration des paysages lunaires et grandioses de l’Islande, où se rencontrent glaciers hérissés, sable noir, lave pétrifiée et mousse vert vif. Difficile de savoir s’il s’agit d’une planète lointaine, ou de la nôtre devenue inhabitable…

Vincent Fournier, Iceland Moon Mars Simulation#1, MS2 Spacesuit, ISE, 2021

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Impression jet d’encre sur papier • 150 x 200 cm • © Vincent Fournier

Vincent Fournier, Baleine fantôme [Balaena phantasma], 2022

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Impression jet d’encre sur papier • 75 x 130 cm • © Vincent Fournier

Vincent Fournier, Chien nuage voyageur Dog [Canis nimbus transsubstantiatio], 2015

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Impression jet d’encre sur papier • 108 x 120 cm • © Vincent Fournier

Vincent Fournier, Hibou gris furtif [Strix predatoris], 2012

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Impression jet d’encre sur papier • 90 x 78,6 cm • © Vincent Fournier

Vincent Fournier, Rosa incognita

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Impression jet d’encre sur papier • 90 x 60 cm • © Vincent Fournier

Surréalisme, biotechnologie, utopie, dystopie, humour et onirisme s’entremêlent dans les œuvres de ce diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. Au sein du vaste cabinet de curiosités permanent du premier étage, le trublion a glissé quelques spécimens étranges, qu’il expose sous verre et affuble de noms latins : des impressions 3D de squelettes inventés, tel celui d’un « drone-méduse robotique découvert dans la vallée du Rhône en 2057 », capable de redistribuer l’eau en cas de sécheresse !

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Un « hibou furtif » et un ibis aux pattes de métal

Y répond, aux murs, sa série photographique « Post Natural History » : une galerie d’animaux futuristes, saisis comme sur des planches de biologie et discrètement modifiés par ordinateur pour acquérir de drôles de fonctionnalités, dont certaines évoquent des mutations dues au réchauffement climatique. Ainsi, un « hibou furtif » et un ibis aux pattes de métal résistantes aux températures extrêmes côtoient un chien à tête de nuage capable de se téléporter et une libellule apte à mesurer le taux de pollution. Un savant équilibre entre rire, rêve et menace…

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Vincent Fournier. Uchronie

Du 11 avril 2023 au 17 septembre 2023

www.chassenature.org



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