Algues vertes – Dépôts « déjà très importants » en baie de Saint-Brieuc


Les échouages d’algues vertes au printemps sont « déjà très importants » en baie de Saint-Brieuc et « largement supérieurs » à la moyenne dans les baies sableuses bretonnes, a annoncé mardi la préfecture et la région Bretagne.

Dans les baies sableuses, « la précocité des échouages serait 30 à 40% supérieure à la moyenne observée en avril de 2002 à 2020, mais resterait sensiblement inférieure aux années 2019 et 2017, qui avaient été extrêmement précoces », précise le communiqué commun.

« D’après les premières évaluations, la baie de Saint-Brieuc concentrerait à elle seule près de 90 % de la surface d’algues échouées observée » en Bretagne, selon le Centre d’étude et de valorisation des algues (Ceva), chargé du suivi de la prolifération. « Les paramètres de l’hiver, marqué notamment par une houle modérée et un ensoleillement nettement supérieur à la moyenne, laissent envisager un démarrage des échouages très contrasté en fonction des secteurs côtiers », précise le communiqué.

A la mi-avril, le Ceva dresse trois types de situation: des dépôts « déjà très importants pour la période, comme en baie de Saint-Brieuc », une « présence significative d’ulves, comme dans le sud de la baie de Douarnenez, à Guissény (…) », et des ulves « peu présentes, comme en baie de Saint-Michel en Grève et dans les anses de Locquirec et de Binic ».

Dans le Morbihan, les vasières du Golfe du Morbihan et de la Ria d’Étel, sont « déjà couvertes de dépôts denses ». La préfecture et la région rappellent que les pouvoirs publics « sont mobilisés avec le monde agricole afin de réduire les fuites d’azote dans les cours d’eau » à l’origine des marées vertes, dans le cadre d’un « plan gouvernemental de lutte contre la prolifération des algues vertes ».

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Les pouvoirs publics mobilisés avec le monde agricole

« 110 millions d’euros d’argent public dépensés en dix ans pour qu’elles n’arrivent pas. Et à chaque printemps elles arrivent invariablement ! », a réagi dans un communiqué l’association Sauvegarde du Trégor Göelo Penthièvre. « A ne vouloir rien imposer à de puissants groupe d’intérêts, les pouvoirs publics se condamnent à mettre en oeuvre des mesures inadaptées qui conduisent nécessairement aux résultats que l’on connaît aujourd’hui et que l’on connaîtra demain », ajoute l’association en invitant à ne « plus rien céder » au « lobby agroalimentaire ».

Pour réduire les flux d’azote, « il faut changer radicalement les modes de culture, arrêter l’augmentation du cheptel, généraliser l’élevage sur herbe, mettre les cochons sur la paille et les poulets à gratter la terre, passer au maraîchage biologique », estime l’association.

Présentes en mer à l’état naturel, les algues vertes prolifèrent de manière intempestive quand elles sont notamment nourries par des apports de nitrates épandus sur les champs et dont les excédents sont acheminés par les fleuves côtiers. Ces algues apprécient particulièrement les baies sableuses de faible profondeur où les eaux sont insuffisamment brassées, ainsi que la luminosité qui favorise la photosynthèse. Quand elles se décomposent, elles émettent un gaz extrêmement toxique, qui peut être mortel.



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