Accusés de transphobie, 200 universitaires britanniques dénoncent les intimidations de militants «woke» et la complicité des universités


La violente campagne de harcèlement contre une enseignante de l’université de Sussex depuis le début du mois d’octobre a libéré la parole de nombreux universitaires dont les travaux sur la transidentité ne conviennent pas à la doxa «woke».

Cambridge, Oxford, Edimbourg, Bristol, Durham, Londres… Depuis les quatre coins du royaume, des professeurs dénoncent dans le Sunday Times l’emprise et la violence du mouvement «woke» au sein des universités britanniques concernant les questions de transidentité. Les 200 signataires témoignent dans une lettre des menaces, intimidations, pétitions auxquelles ils ont dû faire face, toutes menées par des élèves et des personnels des universités.

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Tout a commencé à l’Université de Sussex, en Angleterre,  quand Kathleen Stock, professeur de philosophie, militante féministe et lesbienne, considérée comme «critique du genre», a subi en octobre 2021 une campagne étudiante exigeant son licenciement.

Kathleen Stock critique la notion de «genre», elle s’oppose à l’auto-identification des transgenres, et elle est à ce titre considérée par d’autres militantes féministes comme «TERF» (pour Trans-exclusionary radical feminist, c’est-à-dire: «féministe radicale excluant les trans»). Elle demande par exemple à ce que les femmes trans qui ont des organes génitaux masculins soient exclues des vestiaires pour femmes.

L’ampleur de la campagne est telle que la police a conseillé à la professeur de s’entourer de garde du corps et d’installer des caméras de vidéosurveillance chez elle.

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«Culture de la peur»

C’est à la suite de cette affaire que les 200 universitaires ont décidé de signer une tribune dans le Sunday Times pour dénoncer une «culture de la peur» et la complicité passive des universités. «Les universités créent un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant et offensant pour le personnel et les étudiants», écrivent les signataires qui affirment par ailleurs que les dirigeants universitaires «manquent de courage ou de capacité» pour défendre la liberté d’expression.

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Selon les universitaires, 80 incidents relevant de l’intimidation, du harcèlement ou de la censure, ont été relevés depuis cinq ans dans les plus grandes universités du pays. Parmi les signataires, Jo Phoenix, une professeur de criminologie de 57 ans. Elle a récemment porté plainte contre son université pour ne pas avoir su la protéger contre une «campagne publique de harcèlement qui [lui a] rendu la vie professionnelle insupportable». L’universitaire avait été arrêtée pour cause de syndrome de stress post-traumatique après que 360 de ses collègues ont signé une pétition demandant de lui retirer son habilitation à la recherche, et qu’un courrier lui avait été adressé, lui intimant de «fermer sa putain de gueule», le tout illustré d’un dessin de pistolet.

«Quand je suis entré dans la vie universitaire [au début des années 1970], l’idée ne m’a jamais traversé l’esprit que certains sujets étaient interdits», confie au Sunday Times Partha Dasgupta, professeur d’économie à Cambridge. «Il y a aujourd’hui dans les universités britanniques une tentative de réguler la pensée, et pas seulement la parole et l’écrit. Et dire que nous critiquons ailleurs les régimes autoritaires pour avoir supprimé la pensée», ajoute-t-il.

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