Le premier ministre britannique Boris Johnson est sous pression lundi 8 novembre pour s’expliquer devant les députés face à l’intensification des accusations de favoritisme contre son gouvernement conservateur.
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Scandales et indignations
Boris Johnson avait provoqué l’indignation la semaine dernière en apportant son soutien à une réforme des règles parlementaires afin d’éviter des sanctions à un député tory sous le feu des critiques pour ses activités de lobbying. La manœuvre visait à permettre à tout député mis en cause de se défendre et de faire appel et évitait aussi à un membre du Parti conservateur, Owen Paterson, d’être suspendu du Parlement. Mais elle avait tourné au scandale politique et le premier ministre avait fait machine arrière.
Son gouvernement avait déjà été éclaboussé par un récent scandale mettant en lumière les liaisons dangereuses entre pouvoir et milieux d’affaires, notamment concernant l’attribution de contrats d’équipement à des entreprises privées dans le cadre de la pandémie. Dimanche, une enquête du Sunday Times avec Open Democracy a souligné que presque tous les 16 trésoriers du Parti conservateur de ces 20 dernières années s’étaient vus offrir un siège à la Chambre des Lords, chambre haute du Parlement composée de membres non élus, après avoir porté leurs dons à la formation à plus de 3 millions de livres (3,5 millions d’euros).
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«Le pays n’a pas encore entendu un mot de regret sur ses tentatives (de Johnson) de créer une règle pour lui et ses amis et une autre pour tous les autres. Il doit venir devant la Chambre (des communes) et dire pardon», a réagi la députée libérale-démocrate Wendy Chamberlain, une ancienne policière à l’initiative du débat, sur la BBC. «Il y a assurément des conflits d’intérêts qui doivent être examinés», a-t-elle ajouté. Son parti a appelé à une enquête indépendante sur les accusations de corruption et d’«immoralité» visant l’exécutif.