A Rodez (Aveyron) – Report du procès de Faucheurs d’OGM et d’un journaliste de Reporterre


Le procès de 27 militants anti-OGM pour une action menée en 2021 en Aveyron et d’un journaliste de Reporterre présent sur place, qui devait se tenir mercredi à Rodez, a été reporté au 7 juin 2023.

Dans une tribune diffusée fin novembre, les syndicats SNJ et SNJ-CGT, des sociétés de journalistes de médias tels que L’Humanité, 60 millions de consommateurs ou Libération, et Reporters sans frontières (RSF), parmi d’autres, estimaient que Grégoire Souchay était « poursuivi pour avoir fait son métier : informer sur une action militante ». Le journaliste de Reporterre Grégoire Souchay doit être jugé avec les militants du collectif Faucheurs volontaires d’OGM ayant pénétré le 10 novembre 2021 dans un site du groupe semencier RAGT à Calmont (Aveyron).

Les militants écologistes avaient éventré des sacs contenant plusieurs tonnes de semences de tournesol qu’ils considèrent illégales. Brandissant des drapeaux des « faucheurs volontaires » et portant une pancarte indiquant « inspection citoyenne en cours », ils avaient mélangé ces graines avec du maïs afin de les rendre inutilisables. Puis ils avaient quitté le hangar sans incident.

Ces semences, obtenues par des NBT ou « New breeding techniques », outils permettant de modifier le génome des plantes sans insertion de gène étranger (transgenèse), sont considérées comme des organismes génétiquement modifiés par ces militants.

Interrogé sur le fait qu’un journaliste soit également poursuivi par la justice, le directeur scientifique et qualité de RAGT, Olivier Lucas, a indiqué mercredi qu’il venait de le découvrir. « Nous ignorions cela, notre objectif est simplement de faire reconnaître l’illégalité de ces actes. Depuis 2003, notre groupe a subi plus de 30 agressions de ce type », a-t-il affirmé.

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« Grégoire Souchay n’est pas un faucheur volontaire et ne faisait que son métier, informer les lecteurs sur une action citoyenne non violente », écrivent de leur côté les « faucheurs » dans un communiqué diffusé mercredi. « La liberté de la presse est une donnée non négociable de notre démocratie », poursuivent-ils, précisant que « c’est la première fois qu’un journaliste est inquiété pour avoir couvert une de nos actions ».

Présent sur place, il « aurait, selon la gendarmerie, « frauduleusement soustrait des sacs contenant des semences de colza » et « volontairement dégradé ou détérioré plusieurs sacs de semence ». Ces accusations sont totalement infondées », notent de leur côté les signataires de la tribune diffusée fin novembre.



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