À Chaumont-sur-Loire, la belle saison d’art

Chaumont, c’est 32 hectares. Ou plutôt 35, puisque viennent d’ouvrir en son sein, le 1^er juin dernier, 39 chambres d’un haut raffinement. Pas question de se reposer sur ses lauriers ! Le domaine fête cette année les 30 ans de son Festival international des jardins ainsi que les 15 ans de son ambitieuse Saison d’art, rassemblant près de 200 installations d’une quinzaine d’artistes, pour la plupart créées spécialement pour l’occasion.

Ce qu’il faut savoir

Quinze ans déjà. Aux pièces pérennes se mêlent de nouvelles créations. Une Matière-Lumière d’Evi Keller, par exemple, vient tutoyer les souches et branches d’arbres reconstituées par Henrique Oliveira, en 2014, dans la Grange aux abeilles. Cette édition 2022 marque l’ouverture, au sein du château, de la Galerie digitale, dont le nom est aussi une référence aux fleurs mises en scène dans la proposition inaugurale de l’artiste italien Davide Quayola : les digitales. Dans le parc historique, Pascal Convert, Tadashi Kawamata, El Anatsui… sont rejoints par John Grade et son Réservoir [ill. ci-dessous]. La hauteur de ce lustre poétique varie selon la quantité d’eau recueillie dans les gouttelettes qui le composent. Dans la Galerie basse du Fenil se déploie une installation bouleversante de Stéphane Guiran : d’un champ de sélénites plongé dans le noir s’élève un chant a cappella dédié aux ormes, espèce menacée ici ressuscitée par l’image et le son [ill. ci-dessous].

Dans le parc historique dessiné au XIX^e siècle par Henri Duchêne se déroule actuellement la 30^e édition du prestigieux Festival international des jardins, avec un thème : l’idéal. Si participer à l’événement s’avère déjà une récompense, quatre « concepteurs » – c’est ainsi qu’il faut appeler l’ensemble des participants (jardiniers, pépiniéristes, designers…) – ont eu la chance de recevoir une autre distinction en juin. Le prix du Design 2022, par exemple, l’un de nos préférés, revient au Jardin de la réciprocité. Conçue par les architectes et paysagistes américains Jason Shinoda, Elisa Read Pappaterra et Stephanie Lin, cette utopie végétale rappelle, par un système de miroirs, l’harmonie dans laquelle l’homme doit cohabiter avec la nature, les deux ayant besoin de l’autre pour exister.

Où le voir ?

Étape incontournable des châteaux de la Loire, le domaine de Chaumont-sur-Loire, bâti au X^e siècle, reconstruit au XVI^e siècle et racheté par Catherine de Médicis en 1550, qui finit par le céder à Diane de Poitiers, la maîtresse de son époux Henri II, invite à la flânerie. N’hésitez pas à prendre un Pass 2 Jours pour en profiter, d’autant plus qu’il est désormais possible de dormir sur place, au Bois des Chambres, un hôtel où confort rime avec élégance.