À Bayeux, Marine Le Pen défend sa part de gaullisme


La candidate du RN s’est déclarée favorable à un septennat non renouvelable et pour un référendum d’initiative citoyenne.

De notre envoyé spécial à Bayeux

À chacun son bout de Croix de Lorraine. En ce jour anniversaire de la mort du général de Gaulle, responsables d’un bout à l’autre de l’échiquier politique ont fait valoir, comme chaque année, leur filiation plus ou moins distendue ou récente avec le chef de la France libre. Depuis l’année dernière, Marine Le Pen ne fait plus exception. «Nous avons une vraie légitimité, défend-elle. Objectivement, quel est le mouvement plus proche des idées du général ? Qui a défendu le patriotisme économique, la souveraineté française ?» Plutôt que de faire la queue aux côtés des caciques Les Républicains sur la tombe du grand homme à Colombey-les-Deux Églises, c’est à Bayeux, dans le Calvados, que la candidate nationaliste a choisi ce mardi de se rendre.

«C’est plus symbolique et moins morbide», glisse son entourage. La ville est le lieu de deux discours parmi les plus emblématiques du «grand Charles» : celui de juin 1944, où il affirmera la souveraineté et l’indépendance française après le débarquement allié. Et celui de juin 46, où il dessinera les contours de ce que deviendront douze ans plus tard les institutions de la Ve République. Après avoir déposé une gerbe au pied de l’immense Croix de Lorraine qui domine Juno beach, où le Général retrouvait le sol national il y a 77 ans, la candidate soutenue par le Rassemblement national a adressé une allocution d’une quinzaine de minutes sur la place Charles de Gaulle de la ville.

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«Les problèmes du pays ne trouveront pas leurs solutions dans la division»

«Défendre la France avec passion, mais aussi avec raison, c’est je crois ce qui nous guide et certainement ce qui nous distingue», a souligné Marine Le Pen. Citant le Général pour mieux se différencier des Républicains, accusés en creux «de combattre la France avec raison sans passion», et Éric Zemmour accusé en creux de «combattre pour elle sans raison mais avec passion.» A l’essayiste qui ne cesse de citer le général et de se clamer comme son seul héritier légitime, Marine Le Pen oppose : « Les problèmes du pays ne trouveront pas leurs solutions dans la division, mais dans l’unité. Pas dans une radicalité déplacée, mais dans le respect des institutions et même des convenances. Pas dans une partialité trop idéologique et partant infiniment trop brutale, mais en rassemblant sereinement ce que Charles de Gaulle appelait l’instinct national.»

Au-delà de se différencier de ses adversaires, cette revendication de filiation «gaullienne» aura aussi été l’occasion pour Marine Le Pen de répéter ses propositions institutionnelles qu’elle veut inscrire dans le pur héritage de 1958 : le retour à un septennat mais non renouvelable, tout d’abord, qui «donnera au chef de l’État, garant de la continuité de l’action publique, le temps de mettre en œuvre une haute vision.» Le recours et l’instauration d’un référendum d’initiative citoyen, afin «de répondre à ce besoin “d’adhésion des citoyens“ dont le Général faisait la pierre angulaire de l’édifice institutionnel».

Malgré son caractère très peu gaulliste, la députée du Pas-de-Calais a réitéré son vœux d’instaurer la proportionnelle pour les élections législatives. «C’est le seul mode de scrutin qui permet désormais l’adhésion des citoyens, défend le conseiller spécial de Marine Le Pen, Philippe Olivier. Si le Général de Gaulle vivait aujourd’hui, je suis persuadé qu’il y serait favorable !»



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