
1. Le cri de l’Américaine Faith Ringgold
Première rétrospective en France pour une artiste fil rouge du militantisme afro-américain et féministe aux États-Unis : Faith Ringgold, 92 ans ! Peintures, dessins, affiches, tapisserie, sa palette de médiums au style pop est hallucinante. Passant du portrait à la grande fresque politique, Faith Ringgold dresse une carte saisissante de la société américaine sans voiler sa violence. Chez elle, le drapeau américain est maculé de sang. Ne manquez pas son « Guernica » qui dépeint une série d’émeutes urbaines – le sang coule, les yeux sont exorbités par la panique – ou ses « Quilts », des patchworks où l’artiste montre en muses des légendes de l’avant-garde.

Faith Ringgold, American People Series #20: Die, 1967
Huile sur toile, deux panneaux • 182,9 × 365,8 cm • The Museum of Modern Art, New York • © Faith Ringgold / ADAGP, Paris, 2023 / courtesy ACA Galleries, New York 2022. Digital Image © The Museum of Modern Art/Licensed by SCALA / Art Resource, NY
Faith Ringgold. Black is beautiful
Du 31 janvier 2023 au 2 juillet 2023
Musée national Picasso – Paris • 5, rue de Thorigny • 75003 Paris
www.museepicassoparis.fr
2. La lumière de la Norvégienne Anna-Eva Bergman
« Une peinture doit être vivante – lumineuse –, contenir sa vie intérieure. […] Elle doit avoir une dimension classique – une paix et une force qui obligent le spectateur à ressentir le silence intérieur que l’on ressent quand on rentre dans une cathédrale. » Ainsi Anna-Eva Bergman parlait-elle de sa façon bien à elle de peindre des formes épurées, les réminiscences des paysages norvégiens de son enfance, à la feuille d’or ou d’argent. Trop longtemps occultée par son époux Hans Hartung, on découvre enfin l’artiste solaire que fut Anna-Eva Bergman à la lumière de cette première grande rétrospective qui lui est consacrée au musée d’Art moderne de la Ville de Paris.

Anna-Eva Bergman, N°11–1968 Grand rond, 1968
Vinylique et feuille de métal sur toile • 200 × 250 cm • Collection Fondation Hartung-Bergman. © Anna-Eva Bergman / Adagp, Paris, 2023. Photographie © Fondation Hartung-Bergman
Anna-Eva Bergman. Voyage vers l’intérieur
Du 31 mars 2023 au 16 juillet 2023
MAM – Musée d’Art moderne de Paris • 11 Avenue du Président Wilson • 75116 Paris
www.mam.paris.fr
3. L’œil de l’Autrichienne Madame d’Ora

Madame d’Ora, Elizabeth Strong-Cuevas dans un costume Pierre Balmain pour une fête organisée pour son père, 1953
Photographies • Coll. Museum für Kunst und Gewerbe Hambourg • © Nachlass Madame d’Ora, Museum für Kunst und Gewerbe Hamburg
Première rétrospective dans notre pays, consacrée à Dora Kallmus, alias Madame d’Ora. L’Autrichienne a vu défiler sous son objectif tout le XXe siècle, des Années folles à l’après-guerre, en passant par la terreur nazie. Dans son studio parisien, installé en 1924, posent Maurice Chevalier ou Tamara de Lempicka. Période d’insouciance, de paillettes et de modes, avant la guerre qui imprimera de manière indélébile la pellicule de la photographe d’origine juive. La voilà dans les camps de réfugiés, dans les abattoirs parisiens… Le monde a changé.
La surface et la chair. Madame d’Ora
Du 18 février 2023 au 16 avril 2023
Pavillon Populaire • 34000 Montpellier
www.montpellier.fr
4. L’Art déco de la Bretonne Jeanne Malivel

Projet de Couverture pour les « Contes et Légendes de Bretagne ». Gravure Rehaussée, Vers 1920.
Il y a pile un siècle, Jeanne Malivel, cofondait Ar Seiz Breur (les Sept Frères), un mouvement artistique qui fut en Bretagne ce qu’étaient, à la même époque, le Bauhaus à Weimar ou l’Art déco à Paris. Née dans les Côtes-d’Armor, Jeanne Malivel monte à Paris se former dans les académies de peinture, côtoie l’avant-garde artistique, mais n’oubliera jamais sa Bretagne natale. De retour au pays, la jeune femme, qui enseigne à l’École des beaux-arts de Rennes, conçoit des meubles, dessine à l’encre et à l’aquarelle des objets, excelle dans la gravure sur bois. En 1925, un an avant sa mort d’une maladie, elle présente la salle de l’Osté du Pavillon de la Bretagne pour l’Exposition internationale des arts décoratifs à Paris, œuvre manifeste de son mouvement Ar Seiz Breur. Avec plus de 250 œuvres, la bibliothèque des métiers d’art de la Ville de Paris rend compte d’une œuvre foisonnante.
Jeanne Malivel (1895-1926), une artiste engagée
Du 8 mars 2023 au 1 juillet 2023
Bibliothèque Forney • 1 Rue du Figuier • 75004 Paris
equipement.paris.fr
5. Le surréalisme sans frontières des femmes

Jane Graverol, Le Sacre de Printemps, 1960
huile sur toile • RAW (Rediscovering Art by Women), © Stéphane Pons, ADAGP Paris 2023
Meret Oppenheim, Toyen, Dora Maar, Lee Miller, mais aussi Lise Deharme, Leonor Fini, Valentine Hugo, Suzanne Van Damme, Marianne Van Hirtum… Les surréalistes se sont elles ! Le musée de Montmartre réunit les figures féminines du mouvement né dans les années 1920, pour nous conter en 150 œuvres une histoire qui va au-delà d’André Breton. Peintures, photographies, sculptures, poèmes, œuvres cinématographiques, de la France au Mexique, de Prague à l’Amérique, le surréalisme au féminin n’a aucune limite ni frontière.
Surréalisme au féminin ?
Du 31 mars 2023 au 10 septembre 2023
Musée de Montmartre • 12 Rue Cortot • 75018 Paris
www.museedemontmartre.fr
6. L’abstraction de Maria Helena Vieira da Silva

Maria Helena Vieira da Silva, Intérieur rouge, 1951
Huile sur toile • 81 × 60 cm • Coll. Musée des Beaux Arts de Dijon / © ADAGP, Paris, 2023 / Photo François Jay
Elle fait partie de ces femmes que l’histoire de l’art a mis de côté… Passionnée par la peinture depuis sa tendre enfance, cette artiste née au Portugal a rejoint, comme beaucoup d’autres dans les années 1920–1930, Paris, la capitale des arts, où elle s’est formée dans les académies libres. À l’âge de 40 ans, dans les années 1970, Maria Helena Vieira da Silva est reconnue pour son style abstrait unique, qui s’épanouit dans des aplats de couleurs géométriques, des kaléidoscopes et des architectures. Avant de sombrer dans un oubli, dont Dijon la tire aujourd’hui, à raison.
Maria Helena Vieira da Silva. L’œil du labyrinthe
Du 16 décembre 2022 au 3 avril 2023
Musée des Beaux-Arts de Dijon • 1 Place de la Libération • 21000 Dijon
musees.dijon.fr
7. Les sculptures audacieuses de Germaine Richier

Germaine Richier, La Chauve-souris, 1946
Bronze naturel nettoyé • 91 × 91 × 52 cm • © Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole / ADAGP, Paris, 2023 / Photo Frédéric Jaulmes
Morte en 1959, à la cinquantaine seulement, Germaine Richier a été oubliée du panthéon des grands sculpteurs où trône Giacometti et Bourdelle, dont elle fut l’élève. Plusieurs expositions, à partir du mois de mars, répareront l’impair. D’abord au Centre Pompidou, à Paris, avec dans son sillage des expositions en galeries, avant le musée Fabre de Montpellier à partir du 12 juillet prochain. Il était plus que temps de redécouvrir cette artiste incontournable, sans cesse renouvelée dans le choix de ses matériaux, un talent doublé d’une forte personnalité : on la surnommait « l’Ouragane » ! Corps humains, animaux, mythes… elle triture en creux et en relief. Non sans scandale comme avec le Christ d’Assy, son œuvre la plus célèbre.
Du 1 mars 2023 au 12 juin 2023
Centre Georges Pompidou • Place Georges Pompidou • 75004 Paris
www.centrepompidou.fr
César, Clavé, Richier – Un lieu, une histoire d’amitié
Du 10 février 2023 au 22 avril 2023
Clavé Fine Art réunit, pour la première fois et dans une même exposition, trois artistes phares du XXe siècle : César, Antoni Clavé et Germaine Richier. À travers un accrochage regroupant peintures, œuvres sur papier, gravures et sculptures, Clavé Fine Art présente l’étendue des liens artistiques et amicaux qui existaient entre ces trois artistes, rappelle leurs influences communes (Picasso, Gonzalez, et Giacometti) et confronte leurs approches distinctes de la création.
Clavé fine art • Rue Roger • 75014 Paris
www.clavefineart.com
COUTURIER – RICHIER – Une amitié sculpturale
Du 10 février 2023 au 22 avril 2023
Robert Couturier et Germaine Richier sont issus de la même génération et furent unis par une profonde amitié. Un intense dialogue artistique se met en place, et s’achève en 1959 à la mort de Germaine Richier, ce que l’exposition donne à voir.
Galerie Dina Vierny • 36 Rue Jacob • 75006 Paris
galeriedinavierny.fr