5 expositions gratuites à voir en février


1. Bouche bée face aux peintures d’Emily Kame Kngwarreye

Actuellement mis en valeur au musée d’Art et d’Histoire de Bruxelles (ça mérite le voyage !), les Aborigènes d’Australie sont porteurs d’une culture restée intacte au fil des siècles, et constituent la plus ancienne civilisation de l’histoire de l’humanité. Leurs artistes ont permis cette longévité en faisant vivre de manière continuelle les mythes et les concepts qui ont fondé leur rapport à leur terre (par exemple celui du « Rêve », à l’origine de toute chose). Parmi eux, Emily Kame Kngwarreye (1910–1996), jusqu’ici jamais exposée en France, est une figure majeure, notamment parce qu’elle est la première femme à avoir osé, comme ses homologues masculins, s’emparer des pinceaux et des toiles venues de l’Occident pour peindre sur des supports durables. L’artiste a pourtant eu une vie très modeste : elle a travaillé en tant qu’ouvrière dans la région d’Utopia, à mille lieues du monde de l’art… tout en créant des toiles à la force plastique stupéfiante, inspirées par son environnement naturel. À voir, à vivre.

Emily Kame Kngwarreye, Untitled – Alhalkere

Emily Kame Kngwarreye, Untitled – Alhalkere, 1994

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Peinture polymère synthétique sur toile • 116 × 348 cm • © Adagp, Paris, 2022, Courtesy de D’Lan Contemporary et Gagosian

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Emily – Desert Painter of Australia

Du 21 janvier 2022 au 12 mars 2022

gagosian.com

2. Qui êtes-vous Gaston Paris ?

Cirque Bouglione, deux artistes sur le trapèze

Cirque Bouglione, deux artistes sur le trapèze, vers 1936

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Epreuve gélatino-argentique • 23,3 × 17,4 cm • Collection Roger-Viollet, Bibliothèque historique de la Ville de Paris • © Gaston Paris/ BHVP /Agence Roger-Viollet

Aujourd’hui complètement oublié, le travail du photographe Gaston Paris (1905–1964) se redécouvre, et c’est une excellente nouvelle, au niveau –1 du Centre Pompidou. Et le musée voit grand : avec une cinquantaine de tirages d’époque, autant de reproductions de magazines et une centaine de tirages tardifs, l’expo balaie l’ensemble de l’œuvre de ce reporter imprégné de surréalisme, qui dédia une bonne partie de sa carrière au magazine VU et passa son temps dans les théâtres et les salles de répétition. Attentif aux détails du quotidien – un mannequin élégant dans une vitrine, une ouvrière textile semblant jouant de la harpe –, Gaston Paris est un témoin esthète des années 30, attiré par les lumières de la ville autant que par ses beautés souterraines…

3. Que peut l’architecture pour l’écologie ?

Pavillon de l'Arsenal, Vue de l’exposition « L’empreinte d’un habitat »

Pavillon de l’Arsenal, Vue de l’exposition « L’empreinte d’un habitat »

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© 11H45 / FLORENT MICHEL

C’est tout le génie du Pavillon de l’Arsenal : confier régulièrement ses expositions sur l’architecture à… des architectes en activité, qui connaissent de près leur sujet. Preuve en est, une nouvelle fois, avec Philippe Rizzotti et « L’Empreinte d’un habitat », dont le propos est étayé de détails techniques qui plairont aux praticiens sans écœurer les amateurs. L’idée ? Aborder la question du poids de la construction des logements à travers 30 projets légers, datant des années 40 à aujourd’hui. D’expérimentations folles (la minuscule maison autonome de Renzo Piano, Diogene) en constructions ultra-rapides pour palier à des catastrophes (les logements d’urgence post-tsunami de Shigeru Ban), l’exposition brosse large et nous mène de Jean Prouvé, pape des maisons légères, au récent et très médiatique projet d’hébergement d’urgence construit, malgré la polémique, par l’agence Moon Architectes au bois de Boulogne. Une passionnante exploration de l’architecture d’aujourd’hui, qui sauve des vies et travaille la grâce.

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L’empreinte d’un habitat. Construire léger et décarboné

Jusqu’au 27 février 2022

www.pavillon-arsenal.com

4. Le prix Marcel Duchamp fête ses 20 ans !

Le 11 janvier dernier, l’ADIAF (Association pour la diffusion internationale de l’art français) rendait publics les noms des quatre artistes sélectionnés pour le prochain prix Marcel Duchamp, le plus prestigieux en matière d’arts plastiques en France : Giulia Andreani, Iván Argote, Philippe Decrauzat et Mimosa Echard. En attendant de savoir qui sera l’heureux élu (rendez-vous à l’automne !), le Frac Auvergne fait le point sur 20 années de mises en lumière, et réunit des œuvres d’artistes nommés et lauréats, tels que Clément Cogitore, Adam Adach, Éric Baudelaire, Wilfried Mille et Ida Tursic… L’occasion, mine de rien, de regarder à la loupe vingt ans de création française.

Lire aussi article :  Qu'est-ce que le portage entrepreneurial ?
FRAC Auvergne, Vue de l’exposition « Plus haut que les nues – 20e anniversaire du Prix Marcel Duchamp »

FRAC Auvergne, Vue de l’exposition « Plus haut que les nues – 20e anniversaire du Prix Marcel Duchamp »

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© Ludovic Combe / FRAC Auvergne

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Plus haut que les nues

Du 22 janvier 2022 au 30 avril 2022

www.frac-auvergne.fr

5. L’Europe, en long et en grilles

Les grilles du jardin du Luxembourg ont deux habitudes : voir défiler les étudiants du Quartier latin… et se transformer en cimaises, le temps d’expos photo qui sont la plupart du temps consacrées à l’art du paysage – certes, souvent académiques. Ce mois-ci, la sélection est réussie, et réunit six photographes (Otto Hainzl, Paolo Verzone, Valerio Vincenzo, Mafalda Rakoš, Luca Lupi et Pascal Bastien) ayant parcouru et saisi le continent européen – un élégant clin d’œil au fait que la France assure la présidence du Conseil de l’Union européenne en 2022. Il faut voir les vues de ville longilignes de Luca Lupi, fines bandes de terre laissant place à un ciel immense, où l’on reconnait à peine Arles ou Copenhague. On aime aussi les images étonnantes d’Otto Hainzl, qui a parcouru durant trois mois la route européenne E75. Ou encore les portraits d’étudiants en uniforme réalisés par Paolo Verzone dans les écoles militaires européennes, imprégnés de solennité. Pour une Europe aux mille visages.

Luca Lipi, San Michele, Venezia, Italy

Luca Lipi, San Michele, Venezia, Italy, 2015

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