5 expos gratuites pour se remettre en selle en septembre


1. Giacometti – Sandback : le plus beau dialogue de la rentrée des galeries ?

L’un est un sculpteur suisse emblématique de la modernité, l’autre un artiste minimaliste américain. Tous deux ont pour point commun d’occuper l’espace avec extrêmement peu de matière, et de provoquer non sans élégance mille réflexions existentielles et esthétiques. Les regarder, tourner autour de leurs travaux, c’est faire une expérience radicale, bouleversante, qui réveille l’attention, et ébranle le rapport à notre corps de spectateur comme au white cube de l’espace d’exposition. Grande nouvelle : l’antenne parisienne de la galerie David Zwirner a l’idée brillante d’un face-à-face entre Alberto Giacometti (1901–1966) et Fred Sandback (1943–2003), composé à la fois de sculptures et de dessins. Les silhouettes effilées du premier dialogueront avec les installations de tiges et de fils tendus du deuxième, révélant l’acuité de leurs travaux respectifs – lesquels, c’est évident, n’ont pas pris une ride.

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Giacometti / Sandback : L’Objet Invisible

Du 3 septembre 2022 au 24 septembre 2022

www.davidzwirner.com

2. Parade des félicités aux Beaux-Arts de Paris !

Ils ont connu des années singulières, ont dû réduire leur atelier à la taille de leur chambre : les 35 élèves des Beaux-Arts de Paris félicités en 2020 et 2021 ont d’autant plus de mérite que leurs derniers mois à l’école se sont déroulés dans un climat « covidé » singulièrement anxiogène. Sélectionnés parmi plus de 200 diplômés, ils sont désormais de jeunes artistes accomplis, pour certains déjà bien insérés dans le milieu de l’art, et se trouvent réunis par le commissaire Thomas Fougeirol dans les nouveaux locaux de l’incubateur Poush, à Aubervilliers, pour une grande exposition collective sur 1 800 mètres de plateau. Qu’y voit-on ? Des trottinettes démontées-remontées par Chadine Amghar, Une cabane de salive de Clément Courgeon, de la télé-réalité parasitée par Darya Danilovich, un livre obsessionnel autour du pain signé Eulalie Thebault Maviel, les tentures géniales de Kenia Almaraz-Murrillo… À vos repérages.

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Performance de Clément Courgeon dans « Une cabane de salive », 72<sup>e</sup> festival de Jeune Création

Performance de Clément Courgeon dans « Une cabane de salive », 72e festival de Jeune Création, 2022

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Felicità Milieu des choses

Du 10 septembre 2022 au 2 octobre 2022

www.beauxartsparis.fr

3. À Libourne, des feuilles délicates à admirer comme à la maison

Longtemps scénographe pour des maisons de luxe, la Parisienne Laurence Pustetto a ouvert en janvier 2020 sa « Maison Galerie » à Libourne, au cœur de la Gironde, transformant en lieu d’art et de design une ancienne demeure bourgeoise de la ville. Chic ! Ce mois-ci, on y fait un détour heureux pour découvrir les œuvres ultra-délicates du Franco-Allemand Jörg Gessner (né en 1967). L’homme, ancien styliste et spécialiste du design textile, est tombé amoureux de la finesse du papier japonais et a séjourné durant trois mois dans l’archipel nippon en 2006 pour pénétrer ses secrets. Il travaille aujourd’hui à partir de superpositions de feuilles de papier, et d’ombres créées à l’encre de Chine. De loin, l’ensemble est infiniment modeste. De près, il bluffe l’œil, captive, apaise. Et dit la virtuosité d’un artiste dédié à un matériau « fragile comme une toile d’araignée », comme il l’explique : « Sur la main, elle devient peau. Dans l’air, elle devient souffle. Sur un écran noir, elle devient ombre. »

Jörg Gessner, Feuille Fluide n°36

Jörg Gessner, Feuille Fluide n°36, 2018

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Kouzo, Ganpi, sumi sur bois • 145 × 205 × 5,3 cm • ©J. Gessner 2018 All rights reserved

4. Andy, Paris, la mode et le reste

« La mode n’était plus ce que l’on portait quelque part, c’était la raison même d’y aller. » Ainsi parlait Andy Warhol (1928–1987), pape du pop art mais pas que. Pour sa rentrée, la galerie Gagosian frappe un grand coup en accrochant sur ses murs de la rue de Castiglione des photographies prises par l’artiste américain à Paris, lors de différents voyages au fil des années 1970 et 1980, avec un appareil Minox de 35 millimètres offert par un marchand d’art suisse et fidèle compagnon de l’artiste dans sa dernière décennie. Comme toujours chez Warhol, l’ensemble est imbibé de vie, de sensualité, de sueur, de glamour. En quatre chapitres (lui-même en deux autoportraits, Paris, le monde de la mode et ses portraits de célébrités), illustrés de tirages argentiques et de ses fameux polaroïds, c’est tout une époque qui se dévoile, d’excès et de fureur créative. On y croise, en portraits de commande ou spontanés, Azzedine Alaïa, Hubert de Givenchy, la sulfureuse copine Régine Zylberberg (qui a ouvert la discothèque Chez Régine), Sonia Rykiel…

Andy Warhol, Café de Flore

Andy Warhol, Café de Flore, 1981

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Tirage gélatino-argentique • 20.3 × 25.4 cm • Courtesy galerie Gagosian / © 2022 The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / © Adagp, Paris, 2022

5. Hippolyte Hentgen à Caen : joies du collage

Liste de fournitures : colle, ciseaux, papier, crayons… Pour cette rentrée, on puise une inspiration irrévérencieuse chez Hippolyte Hentgen, duo composé de Gaëlle Hippolyte (née en 1977) et Lina Hentgen (née en 1980), dont l’exposition à l’Artothèque de Caen a des allures de rébellion à base de collages. Le titre « Femme pratique » a été emprunté à un ancien magazine féminin, bien connu dans les années 1970, qui fournissait à ses lectrices mille et une astuces pour s’enfermer correctement à la maison. Les deux artistes y répondent joyeusement à travers, en plus des collages, différentes peintures, installations et vidéos, maniant avec dextérité l’art des assemblages révélateurs. De cet art qui préfère les éclats de rire aux grincements de dents, on retient la drôlerie, l’art du cadavre exquis pas si innocent, l’affection pour le rétro et les composantes de la mémoire collective, qui donnent à leurs œuvres des allures familières – tout en affûtant l’esprit critique.

Hippolyte Hentgen, Portrait

Hippolyte Hentgen, Portrait, 2022

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collage • Courtesy Galerie Semiose, Paris

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Hippolyte Hentgen : « Femme Pratique »

Du 2 juillet 2022 au 8 octobre 2022

artotheque-caen.net





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