1. Extatique et cosmique | Beaux Arts


Elle est vieille comme Mathusalem mais cela n’a pas empêché la peinture de garder intacte sa puissance incandescente d’éblouir celui qui y fait face. L’abstraction dispose à cette fin d’une large gamme d’outils et d’effets. Moirés, distordus, tremblants, vibrants, nébuleux, les motifs et les lignes dépeints paraissent toujours empêcher le spectateur de faire le point et l’embarquent plutôt dans un transport extatique vers des zones où son corps et son esprit planeront en apesanteur. Loin d’être l’apanage de l’op’ art et de l’art cinétique qui, dans les années 1960, en firent leur raison d’être, ces délicieux troubles, psychiques autant que visuels, se déclinent aujourd’hui encore sous d’autres formes, conscientes de ce qu’elles doivent à Bridget Riley ou Julio Le Parc, mais aussi à Mark Rothko et Yves Klein. Car conjointement à l’effet visuel créé, proprement étourdissant, il s’agit à chaque fois de désancrer la peinture de son support, de l’émanciper des limites de son cadre, de la propulser dans les airs au-dessus de la surface de la toile, qui ne semble plus en mesure de la brider, de la retenir, de l’accrocher.

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